A.− Faveur accordée par Dieu. Les bénédictions et les malédictions du ciel; attirer la bénédiction divine sur qqn : 1. ... il implorait les bénédictions et les grâces de son Dieu.
Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p. 118.
Rem. Benison (Claudel, Processionnal pour saluer le siècle nouveau, 1910, p. 297 : ,,demander la benison de Dieu sur l'ouvrage des agriculteurs``) est un arch. (cf. étymol. et hist. beneïçon).
−
P. ext. Événement, bien, avantage dus à la faveur divine : 2. Le père Abbé souriait. − N'est-ce pas qu'il est gentil, ce brave enfant! et les autres ne le sont non moins; c'est la bénédiction d'une abbaye que ces petits-là!
Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 73.
♦ Loc. diverses
1. Fam. C'est une bénédiction. ,,Se dit en parlant d'une grande abondance qui semble résulter d'une faveur divine particulière`` (Ac. 1932) : 3. Pendant qu'il se secouait, Buteau, retourné devant la fenêtre, s'épanouissait de plus en plus, devant la pluie entêtée.
− Oh! ça tombe, ça tombe, c'est une bénédiction! ... Non, vrai! c'est rigolo, tant ça tombe!
Zola, La Terre,1887, p. 207.
− P. ext., péj. ,,Se dit de tout ce qui surpasse l'attente, ou qui frappe d'une façon singulière`` (Guérin 1892 );p. iron. et par antiphrase [Pour marquer l'excès d'une chose désagréable] Il a été battu, que c'est une bénédiction (Ac.1798-1932).
2. Emploi interjectif, pour marquer l'étonnement, fam. Bénédiction (du ciel)! Dieu m'assiste; Dieu vous garde! (Lar. 19e) : 4. pauline. − Mes noirs cheveux!
léon, à part. − Ah! bénédiction! elle est blonde! ...
A. Dumas Père, Le Mari de la veuve,1832, 3, p. 249.
3. De bénédiction. Qui est l'objet d'une protection divine particulière. [En parlant d'une pers.] Qui fait preuve d'une profonde piété. Enfant de bénédiction (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.). − Au fig., fam. Maison, pays de bénédiction. ,,Maison, pays où tout afflue, abonde`` (Littré); ,,maison de bonne chère`` (Guérin 1892).
− P. méton. [La cause au lieu de l'effet; en parlant d'une activité de l'homme] Maison de bénédiction. ,,Maison où règne la piété`` (Ac. 1798-1878).
− Vieilli. À bénédiction. En surabondance, à souhait. Attesté seulement chez F. Fabre, à l'exclusion des dict. gén. du xixeet du xxes.Embrasser qqn à bénédiction (Le Chevrier, 1867, p. 232, etc.); votre gorge qui tousse à bénédiction (Mon Oncle Célestin,1881, p. 89).
C.− Souhaits de bonheur et de protection divine formulés en faveur de quelqu'un. 1. [Souvent prononcés par une pers. vénérable dans des circonstances plus ou moins solennelles] Bénédiction maternelle (Ac. 1835-1932); la bénédiction d'un vieillard, d'un mourant (Rob.) : 8. Quelques jours plus tard on le condamna selon les formes. Il fut mené sous un platane isolé, au bord de la mer. Son père, des fenêtres de son cachot, lui envoya sa bénédiction.
Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 169.
− Vieilli. Être en bénédiction. Être aimé, respecté, vénéré. Sa mémoire [d'un homme] est en bénédiction. On se souvient de lui en louant sa piété, ses actes de bienfaisance, ses vertus, etc. (cf. Ac. 1798-1932).
2. P. ext. (surtout au plur.) Vœux de bonheur formulés en faveur de quelqu'un et exprimant souvent la gratitude, la satisfaction. Combler, couvrir qqn de (ses) bénédictions et de (ses) vœux; se confondre en bénédictions; un concert de bénédictions : 9. ... les laudes de saint François d'Assise et le chant de frère Soleil, où ce n'est plus seulement l'eau, la terre, l'air et les astres, mais la mort corporelle elle-même, qui reçoivent louange et bénédiction.
Gilson, L'Esprit de la philos. médiév.,1931, p. 130.