-ONNER, suff.
Suff. fam. à valeur dimin. et/ou fréquentative, parfois péj., s'ajoutant à des bases verbales le plus souvent du 1ergroupe, ou à des bases onomat. exprimant un bruit sourd et continu. I. − -onner A. − 1. [La base est un verbe exprimant un son, le rad. est souvent onomat.] V. chantonner, grognonner (fam.), nasonner, rognonner.
2. [La base est un verbe exprimant un mouvement] V. mâchonner, tâtonner, vermillonner (de vermiller).
B. − [La base est onomat.] V.
bougonner, marmonner, maronner, ronchonner.− Rare. [La base est un subst.] V. griffonner.
II. − -onner [en forme élargie ou en combinaison avec un suff. dimin.] A. − Suff. élargi: -eronner. V. chanteronner (fam.).
B. − Suff. secondaires soit dimin. soit synon. fam., parfois péj., du verbe de base 1. -ichonner. V. bavardichonner (rem. 1 s.v. bavarder), dormichonner (rem. 1 c s.v. dormir).
2. -illonner (verbes en -iller + -onner). V.
mordillonner (dér. 3
s.v. mordiller),
nasillonner, tordillonner (rem.
s.v. tordiller) et aussi:
sautillonner, verbe intrans., fam. , rare. Sautiller un peu et sans cesse. V. mazurker (rem. 1 s.v. mazurka) ex.
Morphol. 1. Les var. morphol. combinatoires avec d'autres suff. fam. dimin. (et fréquentatifs) sont assez répandues mais éphémères (sauf pour
-ot(t)er et
-ouiller).
a) -ot(t)er: grognoter (rem. 3
s.v. grognonner),
marmonner/marmot(t)er. b) -ouiller: mâchonner/mâchouiller. c) -ailler: dormailler (rem. 1 a
s.v. dormir),
dormitailler (rem. 1 d
s.v. dormir)/
dormichonner.
d) -asser: dormasser (rem. 1 b
s.v. dormir)/
dormichonner, grognasser (rem. 2
s.v. grognonner).
e) -ocher: bavardocher (rem. 2
s.v. bavarder)/
bavardichonner.
2. La docum. atteste
-onner +
-ailler. V.
griffonnailler (rem. 1
s.v. griffonner).
3. Finales homophones et homographes: la dés.
-er de verbes à rad. en
-on, -onne (p. ex.
frissonner, couronner),
-ond (plafonner), -ont ou empr. au lat. en
-onare ou
-inare (graph. hist.
-oner jusqu'au
xviiies.;
sonner); la dés.
-oner (téléphoner). 4. À noter les var. (sur des verbes à dés.
-er)
jargonner/jargouiller (rem. 4
s.v. jargonner).
Productivité et Vitalité. 1. -onner a surtout servi à former des verbes exprimant un bruit sourd et continu; des néol. d'aut. l'attestent:
grinçonner (rem. 3
s.v. grincer); il sert aussi à créer des synon. fam. du verbe de base:
goûtonner (rem. 5
s.v. goûter) ou des verbes indiquant une action désordonnée:
fouillonner (rem. 6
s.v. fouiller).
2. Les sens dimin., fréquentatifs, parfois péj. de
-onner (v.
brouillonner, chiffonner, grisonner, torchonner) se retrouvent dans des verbes à dés. en
-er à base subst. en
-on désignant p. ex. de petits animaux qui font un bruit léger ou qui s'agitent sans cesse
(bourdonner, papillonner, vibrionner). Prononc.: [-ɔne].
Étymol. et Hist. 1. -onner, issu peut-être du suff. fréquentatif lat.
-inare ou
-inire (v.
DG t. 1, p. 71, § 168), est rare jusqu'au
xixes. (v.
galonner étymol.); il s'est formé sur des bases onomat.
a) subst. en
-on à rad. onomat. avec dés.
-er: jargonner (
jargon, xiies.),
bourdonner (
bourdon, xiiies.);
b) verbales (v.
supra I B);
c) rad. onomat. en
-on, au
xixes.:
fredonner, ronronner. 2. -onner s'est développé sur des verbes du 1
ergroupe pour indiquer une action imperfective ou itérative (v.
supra I A 2); à noter que
nasonner a remplacé
nasiller au
xviiies.
Bbg. Dub. Dér. 1962, p. 19.