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TARTE1, subst. fém.

TARTE1, subst. fém.
A. − ART CULIN.
1. Pâtisserie plate, généralement ronde, faite d'un fond de pâte avec rebord rempli de divers ingrédients (fruits, confiture, crème, frangipane, etc.) que l'on cuit au four (sauf certains fruits rouges que l'on met crus sur la pâte cuite) et que l'on consomme généralement refroidie. Tarte au citron, à la crème, aux abricots, aux fraises, aux pommes, aux prunes; moule, pelle à tarte; part de tarte. La table se couvrait de quiches, de tourtes à la viande, de tartes de mirabelles (Barrès, Colline insp., 1913, p. 90).Mes amies préféraient les sandwiches et s'étonnaient de me voir manger seulement un gâteau au chocolat gothiquement historié de sucre ou une tarte à l'abricot (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 904).
Tarte Tatin et, p. ell., Tatin, tatin, subst. fém. (v. rem. infra). Tarte renversée mise à la mode par les demoiselles Tatin de Lamotte-Beuvron au début de ce siècle, que l'on prépare avec du beurre, du sucre, des pommes recouvertes d'une mince couche de pâte brisée et que l'on sert chaude. Dans le même temps, la tarte Tatin connaissait un destin international (Le Monde, 28 mai 1983, p. 21, col. 4).
Tarte au sucre (région.). (Nord de la France, Belgique, Canada). Tarte dont la garniture est faite essentiellement de sucre. Le climat rigoureux [du Québec] et les durs travaux commandaient une nourriture simple et abondante. D'où les tourtières (...), tartes au sucre, etc. (C.-M. Bouchard, J. Thibeault, Le Québec, 1986, p. 155).(Lorraine, Nord de la France) Gâteau rond à base de pâte levée badigeonnée de jaune d'œuf, parsemée de noisettes de beurre et largement saupoudrée de sucre.
2. [Toujours suivi d'un compl. déterminatif (précisant la nature de l'ingrédient principal mis sur la pâte) ou éventuellement d'un adj.] Mets salé ayant la même forme et la même base de préparation que la pâtisserie (supra A 1), que l'on remplit d'ingrédients tels que légumes, fromage, lard et que l'on consomme chaud. Tarte à l'oignon, aux champignons, aux poireaux. Madame Gaudron parlait d'aller manger de la tarte aux oignons, chaussée Clignancourt (Zola, Assommoir, 1877, p. 440).Tarte flambée*.
3. Loc. Tarte à la crème
a) CIN., SPECTACLES. Dans les films burlesques des débuts du cinéma, gag consistant en une bataille à coups de tartes à la crème; p. ext., gros comique, farce. Richard Lester a retrouvé le ton des comédies à la Laurel et Hardy et celui des tartes à la crème d'antan (Télérama, 9 juill. 1986, p. 25, col. 3).Empl. adj. Le comique tarte à la crème semble s'être évaporé, volatilisé (Le Monde aujourd'hui,3-4 mars 1985, p. VI, col. 1).
b) [Parfois avec trait d'union] Formule banale, répétée à tout propos; lieu commun. Je t'attendais, « l'honneur de l'armée », tarte à la crème de Ramollot en impuissance de raison (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 179).Une des tartes à la crême de la critique pendant la dernière moitié du XIXesiècle était l'opposition irréductible de la poésie et de la science (Bremond, Poés. pure, 1926, p. 146).Parfois au masc. L'Inconscient est devenu le tarte-à-la-crème des physiologistes en mal de psychologie (L. Daudet, Hérédo, 1916, p. 101).En empl. adj. inv. Une formule tarte à la crème (H. Bazin, Lève-toi, 1952, p. 127).Ce n'est pas parce que ces thèmes sont tarte-à-la-crème qu'ils perdent toute vérité (Le Nouvel Observateur, 30 août 1976, p. 57, col. 3).
B. − Pop. puis fam.
1. Coup, gifle. Foutre une tarte. On croisait parfois des voyous. Ils apostrophaient ma mère. Si je me retournais je prenais une tarte (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 53).
2. Loc. C'est de la tarte; ce n'est pas/c'est pas de la tarte (plus cour.). C'est facile; ce n'est pas facile. Pour un casseur comme lui, c'était de la tarte, cette serrure (Le Breton, Rififi, 1953, p. 117).Diriger le syndicat des acteurs à Hollywood, c'est pas de la tarte (Le Monde, 13 juin 1986, p. 32).
REM.
Tatin, subst. fém.[Corresp. à supra A 1] Les enfants, revenus, hument le parfum caramélisé de la tarte rituelle: la tatin! (Le Monde, 18 juill. 1987, p. 13, col. 4).
Prononc. et Orth.: [taʀt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1220 « pâtisserie » (Gautier de Coinci, Mir., éd. V.-F. Koenig, II Mir 25, 472); 2. 1876 tarte à la crème « formule vide » (Lar. 19e); 3. a) 1901 « coup » (Rossignol, Dict. arg.); b) 1950 de la tarte se dit d'une chose facile, agréable (d'apr. Esn.); 1953 (Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 134). Orig. incertaine, prob. var. de tourte* (cf. lat. médiév. torta, tarta, turta, tourta att. dep. fin ixes. au sens de « pain rond » et « tarte », v. Nierm.). Le sens 2 prob. p. réf. à tarte à la crème ! empl. comme un refrain par Molière (Critique de l'École des Femmes, 1663, VI); au sens 3a cf. 1642 tarte en pommes « coup, meurtrissure » (Oudin Fr.-Ital., s.v. tartossola).
STAT.Tarte1 et 2. Fréq. abs. littér.: 160.
BBG.Blochw.-Runk. 1971, p. 460. − Lebel (P.). Notes étymol. Fr. mod. 1946, t. 14, pp. 123-124. − Quem. DDL t. 17.

TARTE2, adj.

TARTE2, adj.
A. − Pop., fam. Sot, ridicule; laid. Moi aussi j'allais disparaître... J'avais des pressentiments tartes (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 247).Un très beau poème de guerre, pas tarte, comme je l'aurais cru, mais d'une belle inspiration moderne (Cendrars, Main coupée, 1946, p. 292).À la forme inv., rare. V. provincial II B 1 ex. de Aragon.
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le jour suivant, je l'ai vue quand même la collection (...). Jamais j'avais vu si moche et tant d'horreurs à la fois (...). J'allais du tarte à l'atroce (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 193).
B. − Argot
1. Vieilli. Faux. Mornifle tarte (Vidocq, Voleurs, t. 2, 1836, p. 309).
2. Mauvais. C'qu'il est tarte ce pive! (Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 195).
REM.
Tartouze, tartouse, adj.,arg., pop. Laid, moche. Plutôt tartouze comme piaule!... Un plancher pourri (Le Breton, Razzia, 1954, p. 67).C'est rien tartouse, ton truc! (Rob.1985).
Prononc.: [taʀt]. Étymol. et Hist. 1. 1821 « faux » (Ansiaume d'apr. Esn.: Bogue de tartre: « de faux or »); 2. 1836 « mauvaise chose, mauvais » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 308 et p. 166); 3. 1927 « sot, niais » (Dussort, Preuves exist., dép. par Esnault, 1938, p. 30). Prob. de tarte1*; l'hyp. d'Esnault selon laquelle le mot serait une var. fr. de l'italianisme tarde « mauvais, lourd » (att. en 1899), arg. ital. tardo « lourd » ne semble pas suffisamment étayée.
DÉR.
Tartignolle, adj.,arg., pop. Laid, minable, ridicule. Depuis quinze ans, dans la Zone, qu'ils me regardent et qu'ils me voient me défendre, les plus résidus tartignolles, ils ont pris toutes les libertés (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 18).Tout c'qu'ell' fabrique est tartignolle (Marcus, Quinze fables, 1947, p. 8).− [taʀtiɳ ɔl]. − 1resattest. 1925 « faux et mauvais » (d'apr. Esn.), 1927 « moche, tarte » (Dussort, op. cit., p. 102); de tarte2à l'aide d'un suff. arg. -(i)gnol(le) (cf. branquignol(le)) qu'on peut rapprocher de gnolle*.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·