b) Fait de reconnaître, d'identifier (quelqu'un ou quelque chose). J'imaginais que dans cette lie, il était impossible qu'il n'y eût pas quelque échappé des bagnes; je craignais [étant forçat évadé] une reconnaissance (Vidocq, Mém., t. 2, 1828-29, p. 135).Une quasi-reconnaissance de l'inconscient comme mien au terme de la cure psychanalytique (Ricœur, Philos. volonté, 1949, p. 369).−
Fait de se reconnaître mutuellement. Rapporter la mort à la lutte, que livrent les consciences pour se forcer réciproquement à une reconnaissance mutuelle (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 291).♦ Signe de reconnaissance. Signe distinctif permettant d'identifier quelqu'un ou de se reconnaître réciproquement. Le train réglementairement, arrivait à neuf heures dix, et toutes les précautions étaient prises, une femme de chambre devait l'attendre, on avait même fixé par lettres un signe de reconnaissance, une plume grise à son chapeau noir (Zola, L'Œuvre, 1886, p. 21).
− Spécialement
α) MARINE ♦ Signal de reconnaissance (surtout au plur.). ,,Signaux particuliers à un navire de guerre (par pavillons, T.S.F., clairon, etc.); pour les autres navires on dit signaux distinctifs ou indicatifs`` (Merrien 1958). ,,Numéro distinctif composé de quatre lettres du Code international des signaux qui permet d'identifier un navire`` (Le Clère 1960). Mes compagnons allumèrent un feu sur un des pics de Maria-Thérésa. La nuit vint, mais le yacht ne fit aucun signal de reconnaissance! (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 241).De toutes parts des lueurs errantes croisaient leurs antennes − l'horizon tremblé de chaleur s'illuminait du clignement de signaux de reconnaissance − une route royale s'ouvrait sur la mer pavée de rayons (Gracq, Syrtes, 1951, p. 226).
♦ (Point de) reconnaissance. Signal, balise indiquant une passe, un écueil, un danger, l'entrée d'un port (d'apr. Gruss 1978). Je fis signal d'appareiller, et je dirigeai ma route, sans perdre un instant, au nord-est quart est, vers l'île Quelpaert, qui était le premier point de reconnaissance intéressant avant que d'entrer dans le canal du Japon (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 384).
β) LITT. [Dans un roman, dans une pièce de poésie épique ou dramatique, notamment dans une pièce de théâtre] Moment du dénouement où les personnages se reconnaissent eux-mêmes ou se reconnaissent mutuellement. Acte, scène de reconnaissance: 1. Montriveau et lui se revoyaient pour la première fois après s'être quittés au milieu du désert. − Se quitter dans le désert et se retrouver à l'Opéra! dit Lucien. − C'est une véritable reconnaissance de théâtre, dit Canalis.
Balzac, Illus. perdues, 1839, p. 188.
γ) INFORMAT. Reconnaissance (d'un texte). Action de reconnaître un texte écrit à l'aide d'un lecteur optique. La reconnaissance de textes, complétée par le traitement informatique, permettra un accès plus large et plus facile à la vaste documentation existant sur papier (Micro-systèmes, oct. 1985, n o57, p. 85).Reconnaissance de forme, des formes. Action de repérer automatiquement des formes en vue d'un traitement de l'information (d'apr. Ging.-Lauret 1982). Reconnaissance de caractères. Grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la reconnaissance de formes et à l'Intelligence Artificielle, des machines pourront peut-être même, dans quelque temps, déchiffrer des manuscrits (Micro-systèmes, oct. 1985, n o57, p. 85).Reconnaissance de la parole, reconnaissance vocale. ,,Action de reconnaître les sons d'une phrase émise vocalement, en vue d'un traitement, d'un stockage, d'une restitution, ou d'une utilisation pour une action de commande`` (Ging.-Lauret 1982). Comme la plupart des machines de reconnaissance vocale commercialisées actuellement, le TOPAR reconnaît seulement des mots, séparés par des silences, et prononcés par une même personne, l'image acoustique de ces mots ayant été préalablement enregistrée par la machine lors d'une phase d'apprentissage (Le Monde aujourd'hui, 8-9 avr. 1984, p. vi, col. 1).
δ) TÉLÉPH. Répondeur à reconnaissance vocale. Depuis l'alarme électronique antivol (il en vend 10 000 par an) jusqu'au répondeur à reconnaissance vocale, en passant par l'agenda électronique, J. S. a commercialisé plus de 300 gadgets (Le Point, 2 mars 1981, p. 94, col. 2).