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RÂBLE1, subst. masc.

RÂBLE1, subst. masc.
A. − TECHNOLOGIE
1. BOULANG. ,,Instrument de fer à long manche de bois qui sert aux boulangers pour remuer les tisons, les charbons dans le four et pour en sortir la braise`` (Jossier 1881).
2. EXPLOITATIONS SAL. Râteau utilisé par l'ouvrier saunier pour extraire le sel de la poêle, en entraînant le minimum de saumure. La largeur [de la poêle] est fixée pour permettre aux ouvriers armés de rables, de ramener le sel sur les bords de la poêle, pour le retirer ensuite de la saumure (Stocker, Sel, 1949, p. 56).
3. MÉTALL. ,,Dans les hauts fourneaux, sorte de ringard recourbé à son extrémité, avec lequel les ouvriers rapprochent ou divisent les matières, attisent, déplacent ou retirent les combustibles`` (Jossier 1881). Le minerai est chargé dans la partie la moins chaude du four (...); il est remué très fréquemment au moyen de râbles (Wurtz, Dict. chim., t. 2, vol. 1, 1873, p. 396).
B. − MAR. ,,C'est dans les bateaux plats, chalans, pontons carrés, etc., les pièces de bois droites qui les traversent (...) c'est sur ces râbles que l'on cloue les bordages extérieurs et intérieurs du fond, sorte de varangues plates réparties dans toute la longueur du bâtiment`` (Will. 1831).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ:bl̥]. Ac. 1694-1740: rable, ,,l'a est long``; dep. 1740: -â-. Étymol. et Hist. 1. 1246 roaule « râteau sans dents » ici, utilisé pour retirer la vase des fossés (Lett. du Ctede Bar, Moreau 166, f o199 v o, Richel. ds Gdf.); 2emoit. xiiies. rouable « tire-braise » (De Jouglet ds Montaiglon et Raynaud, Rec. des Fabliaux, t. 4, p. 124); 1388 reable employé pour nettoyer les rues (Ord. concern. les bouchers, Arch. mun. Dijon ds Gdf.); 1401 raable (Comptes de l'hôt. des R. de Fr., p. 151, Douët d'Arcq, ibid.: Deux raables et une pele de fer); 1680 râble outil de plombier (Rich.); 1721 sal. rouable (Trév.); 2. 1505 mar. rable p. anal. de forme (doc. ds Drot, Anc. minutes notaires Yonne, p. 432). Du lat. rutabulum « fourgon de boulanger, râble ».
DÉR. 1.
Râbler, verbe trans.,technol. a) ,,Remuer le feu avec un râble. Râbler du plâtre. En enlever le charbon qui s'y trouve mêlé`` (Jossier 1881). b) ,,Dans les exploitations salines, ramasser avec un outil nommé râble le sel contenu dans la poêle`` (Clém. Alim. 1978). [ʀ ɑble], [ʀa-]. 1resattest. 1784 « attiser le feu » (Encyclop. méthod. Mécan. t. 3, p. 221), 1801 p. ext. sal. « nettoyer la poêle où l'on fait cristalliser le sel » (A.-F. Fourcroy, Syst. des connaissances chim., t. 2, pp. 154-155); de râble1, dés. -er.
2.
Râblure, subst. fém.,mar. ,,Entaille faite dans la quille, dans l'étrave ou dans l'étambot et qui sert à implanter les pièces formant le bordé, de manière à avoir une surface lisse et à permettre le calfatage des liaisons`` (Le Clère 1960). Ce sont [l'étrave et l'étambot d'un navire] des pièces en acier forgé ou en acier coulé dans lesquelles les virures du bordé viennent se loger dans des feuillures appelées râblures (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, pp. 7-8).Dans le plan longitudinal de construction, la râblure de quille se projette suivant trois traits qui représentent ses trois arêtes. Le plus élevé prend le nom de trait intérieur de râblure, ou simplement intérieur râblure, le trait intermédiaire est le fond de râblure, et le plus bas le trait extérieur de râblure, ou extérieur râblure (Soé-Dup.1906).La râblure est le point délicat de tout bateau en bois: faire eau par la râblure, aux allures souquées, est le lot des vieux voiliers, ainsi que de tous les bateaux dont les varangues sont trop faibles (Merrien1958). [ʀ ɑbly:ʀ], [ʀa-]. Martinet-Walter 1973 [-ɑ-], [-a-] (10/8). 1reattest. 1643 mar. rablure (Fournier Hydrographie, p. 12); de râble1, suff. -ure1*.

RÂBLE2, subst. masc.

RÂBLE2, subst. masc.
A. − [Chez certains quadrupèdes] Partie charnue s'étendant des côtes à la naissance de la queue. Synon. dos, rein.[Les chiens] avaient (...) les reins courbés, le râble musculeux, les jambes larges (Hugo, Rhin, 1842, p. 207).Ses serres agrippantes [de l'oiseau de proie] saisissaient Fuseline [la fouine] par le râble et il s'enlevait dans l'espace, emportant la bête avec lui (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 114).
GASTR. Cette partie chez certains animaux, particulièrement estimée parce que fournissant les meilleurs morceaux. Râble de chevreau, de lapin, de marcassin; un morceau de râble. On apprête aussi à la crème le râble du lièvre. Parez le râble, le mettez dans une casserole, le masquez d'excellentissime crème (Gdes heures cuis. fr., L. Tendret, 1896, p. 201).
B. − P. anal.
1. Fam., p. plaisant. [À propos d'une pers. gén. aux reins forts et robustes] Reins, bas du dos; derrière. Taloches sur le nez, coups de pieds dans le râble, tel était son lot; l'homme était plus ou moins fort, la danse plus ou moins vive: − voilà tout (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 49).Son regard soucieux parcourut distraitement, depuis les palettes des omoplates jusqu'à la cambrure ombrée des reins, ce râble dur et musclé qui s'étalait devant lui. Puis (...) il appuya deux doigts investigateurs sur la colonne vertébrale (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1075).
2. Loc., parfois au fig. Sur le râble. Sur le dos. La cour de sa piaule a été marmitée, et près du mur, une caisse pleine de monnaie en a été déterrée: il a reçu son trésor en plein sur le râble (Barbusse, Feu, 1916, p. 214).Foutue gonzesse [qui s'était laissé rosser, défigurer]! (...) Pendant trois semaines au moins, il l'aurait sur le râble [incapable de lever un client] (Le Breton, Rififi, 1953, p. 69).
Sauter, tomber sur le râble de qqn. Lui sauter dessus, l'attaquer (généralement à l'improviste). [Le surveillant fait feu] sur le fagot [,] qui [,] ayant morflé vilain [,] lui saute sur le rable et lui file 3 coups d'article (Dussort, Journal, 1930, dép. par G. Esnault, 1953, p. 8).
Se mettre qqn sur le râble. ,,Se faire un ennemi`` (France 1907).
REM.
Râbler (se), verbe pronom.Devenir vigoureux, épais. Les blés poussaient. C'était un petit blé court en barbe blonde, et rare à voir les pierres des champs. Malgré ça, il se râblait sur ses tiges et tout son dessus alourdi penchait dans le mouvement de l'air comme un plateau de cuivre (Giono, Eau vive, 1943, p. 169).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ:bl]. Littré râ-bl', plusieurs prononcent ra-bl'. Fér. 1768, Gattel 1841: rable. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1539 rable « partie du corps de certains quadrupèdes qui s'étend du bas des côtes à la naissance de la queue » (Est.); 1599 p. ext. « partie du corps qui s'étend du thorax aux fesses » (H. Hornkens, Rec. de dict. fr., esp. et lat. d'apr. FEW t. 10, p. 599b). Issu p. métaph. de râble1*, certains râbles étant munis de dents fixées dans la barre comme les côtes sont fixées sur la colonne vertébrale. Fréq. abs. littér.: 35.

RÂBLÉ, -ÉE, adj.

RÂBLÉ, -ÉE, adj.
A. − [En parlant d'un animal quadrupède] Qui a le râble épais et court. Cheval, chien, lapin, lièvre râblé. Les ruminans fortement rablés, comme les bœufs (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 345).Je m'arrêtais sous la lune, rentrant chez moi, à caresser le chat râblé qui me suivait le long des grilles du Luxembourg (Giraudoux, Simon, 1926, p. 116).
B. − P. anal.
1.
a) [En parlant d'une pers.] Qui est carré, trapu et vigoureux. Synon. costaud, massif; anton. élancé, filiforme, fluet, longiligne, mince, svelte.Une femme courte, râblée comme un cochon (Claudel, Connaiss. Est, 1907, p. 47).Je suis pris d'un fol amour pour ce petit homme râblé et pétri en boule par qui sait combien d'hivers et de moissons à travers ses père et mère (Giono, Gds chemins, 1951, p. 59).
Empl. subst., rare. Il vaut mieux avoir pour chef un râblé débrouillard qu'un calé à lorgnon (Montherl., Olymp., 1924, p. 373).
P. métaph. J'ai lu, ces jours-ci, le livre de Cladel, Les Va-nu-pieds. C'est musculeux, c'est rablé, c'est puissant; mais c'est canaille, trop canaille. On pourrait justement comparer ce livre à ces toiles, qui font la devanture d'une baraque de foire, où luttent des Hercules de village. Ça ne fait rien, c'est un talenteux, ainsi que disait le cher Théo (Goncourt, Journal, 1873, p. 953).Une sérénité divine, pour ainsi parler, règne dans ses Chroniques rimées (...) d'un si savoureux beau français qui donne comme l'impression du faire robuste et râblé de maître Nicolas Boileau-Despréaux (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Hommes d'auj. (Ponchon), 1885-93, p. 452).
b) [En parlant d'une partie du corps] Costaud, large, bien en chair. Elle forçait Gaussin à admirer (...) cette perfection de petit corps aux reins râblés, aux bras pleins (A. Daudet, Sapho, 1884, p. 197).Un vieil imperméable jaune, posé sur ses épaules râblées (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 86).
2. Rare. [En parlant d'un animal] Qui est gros, bien en chair. Un gros freux râblé, de vol mou, qui s'empêtra dans une liane de vent, trébucha des deux ailes et tomba comme une épave dans le vide du vallon (Giono, Solit. pitié, 1932, p. 186).
3. [En parlant d'une chose concr.] Épais, large. Les arbres deviennent plus forts et plus petits, plus râblés (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 189).Cette écriture nerveuse, simplifiée à l'excès, et pourtant régulière, ronde, comme râblée! (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p. 1169).
REM. 1.
Râblu, -ue, adj.,vieilli, synon.a) [Corresp. à râble A] Lièvre bien râblu. Et devant les bœufs râblus, Le baby suçait son pouce (Rollinat, Névroses, 1883, p. 224).b) [Corresp. à râble B; en parlant d'une pers.] C'était un petit homme, râblu, ventru, coloré, à la démarche lourde et pacifique de bon vivant plein de soupe et de bière (Courteline, Train 8 h 47, 1888, 1repart., II, p. 17).Empl. subst. Lui et moi, deux râblus (Arnoux, Calendr. Fl., 1946, p. 110).P. métaph. Une locomotive (...) à quatre essieux couplés (...) musculeuse, râblue, les reins à l'épreuve (D'Esparbès, Ceux de l'an 14, 1917, p. 23).
2.
Râblure, subst. fém.,rare. Fait d'être carré, costaud. [Boisroger] jetait, dans une ode bouffonnante, une caricature grandiose et titanesque, le masque comique de quelque bourgeois Farnèse, une pochade, une vengeance où éclataient la rablure et la carrure épiques d'un dessin de Michel-Ange (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 128).On ne se lasse pas (...) de la virulence de ces comédiens colorés (...), de ces chanteurs qui ne sont jamais au-dessous du ton, de l'élasticité de leurs membres infatigables, de leur râblure, de leurs bons mots qui éclatent comme des bombes (Morand, New-York, 1930, p. 178).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑble], [-a-]. Ac. 1694-1878: râble; Ac. 1798 ,,on dit plus ordinairement râblé``; Ac. 1935: râblé. Étymol. et Hist. Ca 1570 « qui a le râble épais et court (d'un animal) » (Charles IX, Chasse roy., 8 ds Gdf. Compl.); 1765 p. ext. (Encyclop., s.v. rable: Un homme bien rablé). Dér. de râble*; suff. -é*. Fréq. abs. littér.: 68.

Râbler, verbe trans.,

Râbler, verbe trans.,technol. a) ,,Remuer le feu avec un râble. Râbler du plâtre. En enlever le charbon qui s'y trouve mêlé`` (Jossier 1881). b) ,,Dans les exploitations salines, ramasser avec un outil nommé râble le sel contenu dans la poêle`` (Clém. Alim. 1978). [ʀ ɑble], [ʀa-]. 1resattest. 1784 « attiser le feu » (Encyclop. méthod. Mécan. t. 3, p. 221), 1801 p. ext. sal. « nettoyer la poêle où l'on fait cristalliser le sel » (A.-F. Fourcroy, Syst. des connaissances chim., t. 2, pp. 154-155); de râble1, dés. -er.

Râbler (se), verbe pronom.

Râbler (se), verbe pronom.Devenir vigoureux, épais. Les blés poussaient. C'était un petit blé court en barbe blonde, et rare à voir les pierres des champs. Malgré ça, il se râblait sur ses tiges et tout son dessus alourdi penchait dans le mouvement de l'air comme un plateau de cuivre (Giono, Eau vive, 1943, p. 169).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·