PORTABLE, adj.

PORTABLE, adj.
A. − [Corresp. à porter11resection I A 1]
1.
a) Vieilli. Que l'on peut facilement porter et, par là, transporter. Cette nuit-là, mère et fils firent leurs bagages et emballèrent leurs effets, emportant «le fin et le souple», argent et tissus de prix, dont ils firent un baluchon portable au bras (Shi Nai-An, Luo Guan-Zhong, Au bord de l'eau,trad. par J. Dars, 1978, p.37).
b) Mod. [En parlant d'un appareil ou d'un objet utilitaire] Synon. de portatif.Machine à écrire portable «Corona Spéciale» (Catal. jouets(Louvre), 1936).Cette nouvelle restriction s'applique tout particulièrement aux machines-outils à moteur et non portables (Le Figaro,19-20 janv. 1952, p.7, col. 7).
Empl. subst. gén. masc. Cette caméra est le complément du portable Hitachi VI 7000 S, un magnétoscope ultra compact qui se porte en bandoulière (Le Nouvel Observateur,15 mai 1981, p.105).
Rem. L'empl. de portable comme synon. de portatif est apparu sous l'infl. de l'angl.; Dupré 1972 fait remarquer que ,,les deux adjectifs indiquent la possibilité de porter un objet, mais avec portatif cette possibilité est inhérente à l'objet, voulue par son fabricant, tandis qu'avec portable elle est constatée empiriquement et peut fort bien n'être qu'occasionnelle``. Actuellement, dans certains cont., une différence tend à être faite à nouveau entre portable et portatif, appliqués à des ordinateurs intégrant les principaux éléments de leur système dans un même volume (intermédiaires entre les ordinateurs de poche et les ordinateurs de table): portable s'applique à un appareil que son poids et son encombrement n'empêchent pas d'être porté et transporté par une pers.; portatif s'applique à un appareil de poids et d'encombrement encore plus réduits, possédant une alimentation électrique autonome, que l'on peut avoir avec soi et utiliser dans presque toutes conditions, sans avoir besoin d'un plan de travail autre que les genoux. V. infra portabilité ex. En empl. subst. masc. Si le portable est l'ordinateur des voyageurs occasionnels, le portatif est l'outil privilégié des avaleurs de goudron, des abonnés du TGV et des vétérans du transport aérien (L'Ordinateur individuel, Guide 1983-84, nospéc. hors série 50 bis, p.91).
2. Vieilli. Synon. de supportable.La santé n'est pas brillante, mais, sauf quelques heures de la nuit et du matin, elle est portable (Lamart., Corresp.,1835, p.130).Pas un visage portable ou supportable (Barb. d'Aurev., Memor. 3,1856, p.67).
3. [En parlant de vêtements, de chaussures]
[Avec expr. d'une modalité] Je tiens par-dessus tout à ce que mes vêtements soient aisément portables (Le Monde loisirs, 9 févr., 1985, p.IX).
[Sans expr. d'une modalité] Synon. usuel mettable.Ce manteau n'est plus portable, est encore portable (Ac.1935).
B. − [Corresp. à porter11resection II]
1. DR. [En parlant d'une créance, d'une redevance, d'une rente; p.oppos. à quérable] ,,Que le débiteur doit spontanément acquitter au domicile du créancier ou dans le lieu fixé par la convention`` (Jur. 1981).
2. INFORMAT. [En parlant d'un logiciel] Qui peut être utilisé sur plusieurs types d'ordinateurs sans nécessiter (beaucoup) de modifications. Cobol C (...) est un sous-ensemble commun à tous les Cobols qui permet d'écrire dans ce langage des programmes-sources portables, quelle que soit la marque du système utilisé (Ressources,mars 1985, no8, p.66, col. 2).
REM.
Portabilité, subst. fém.a) Rare. [Corresp. à portable A 1] Caractère, qualité de ce qui peut être porté et transporté. Est alors apparue la notion de portabilité qui a pris racine en 1982 avec les pionniers Osborne (portable) et Epson HX 20 (portatif) (L'Ordinateur individuel,Guide 1983-84, nospéc. hors série 50 bis,p.90).b) [Corresp. à portable B 2] Informat. Qualité d'un logiciel d'être portable. La portabilité cherche donc à accroître l'indépendance de l'utilisateur: possibilité de changer les matériels tout en préservant les investissements en logiciel d'application, et utilisation d'autres installations informatiques en cas de panne (Gaudf.-Taib1978).
Prononc. et Orth.: [pɔ ʀtabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. 1269-78 «que l'on peut porter, transportable, portatif» (J. de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 11586 et 21008); 2. xves. [date ms.] «supportable» (Evrart de Conty, Trad. Probl. d'Aristote, Richel. 210, fo50 rods Gdf.); 3. 1607 «(d'une redevance, d'une rente) qui doit être portée (au créancier, sans qu'il ait à venir la chercher)» (A. Loisel, Institutes coustumieres, p.46); 4. av. 1770 «(d'un vêtement) présentable, dont on peut se revêtir en public» (Rousseau, Confessions, II, OEuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t.1, p.80. Dér. de porter* (suff. -able*) ou, en partic. au sens 2, empr. au lat. portabilis «supportable». Au sens 1, concurrencé par portatif* qui l'a supplanté; son empl. au xxes. (1936 supra A 1 b) est considéré comme un réemprunt à l'angl. portable d'orig. fr., att. dep. 1883 dans l'empl. subst. pour désigner un objet portatif (NED Suppl.1). Bbg. Dossiers de mots. Néol. Marche. 1979, no13, p.24. _Gall. 1955, p.365. _Verreault (Cl.). Les Adj. en -able en franco-québécois. Trav. de ling. québécoise. 3. Québec, 1979, annexe 1 § 28, annexe 2 § 101; pp.191-192; p.215.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·