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Au fig. Éclat du style qui éblouit. Le style [des Mémoires de Grammont] généralement heureux, naturel, (...) n'est pas exempt, en deux ou trois endroits, d'une apparence de recherche ou de papillotage (Sainte-Beuve,Caus. lundi,t.1, 1849, p.105):2. ... mon frère et moi avions cherché à nous débarrasser de ce que nous devions à nos aînés: mon frère à rejeter le papillotage du style de Janin, moi la matérialité du style de Gautier.
Goncourt,Journal,1895, p.891.
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Spécialement a) BEAUX-ARTS, PEINT., SCULPT. Impression produite par un éparpillement des points lumineux, par une multiplication des plans, une confusion des détails, qui nuisent à l'unité d'ensemble. Papillotage de lumière, de couleur. P. anal. Ses cent petites touches, ses peintures essayées, lâchées, puis reprises, ce papillotage d'observations menues arrivent à danser devant le spectateur et à ne pas constituer un ensemble (Zola,Nos aut. dram.,1881, p.244):3. Troyon fait toujours de beaux et de verdoyants paysages, les fait en coloriste et même en observateur, mais fatigue toujours les yeux par l'aplomb imperturbable de sa manière et le papillotage de ses touches.
Baudel.,Salon,1845, p.63.
♦ P. anal., MUS. Les âmes grandes peuvent seules sentir la noblesse qui anime ces airs bouffes, vous n'y trouvez ni le papillotage trop abondant de notre musique italienne, ni le commun des ponts-neufs français (Balzac,Gambara,1837, p.95).
b) TYPOGR., IMPR. Aspect flou, tremblé ou maculé d'un tirage; ,,trace qui double la netteté d'une lettre, d'une gravure, intermédiaire entre le frisottement et le doublage, pareil au vol d'un papillon`` (Chautard 1937, p.104).
c) CIN., TÉLÉV. Clignotement fatigant de l'image dû au défaut de rémanence. À la télévision, «certaines conditions sont plus dures qu'au cinéma. Le papillotage est beaucoup plus marqué à la même cadence» (P. Grivet, P. Herreng, La Télévision,Paris, P.U.F., 1952, p.26).