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LÉVITE1, subst. masc.

LÉVITE1, subst. masc.
A. − RELIG. JUDAÏQUE. Membre de la tribu sacerdotale de Lévi voué au service du temple pour remplir des offices annexes au culte, sans avoir accès à l'autel. Le Lévi (...) n'était qu'une sorte de sacristain (...) Aussi la tribu de Lévi (...) contribuera-t-elle très peu (...) au progrès religieux : aucun grand prophète ne sera lévite (Renan, Hist. peuple Isr., t. 1, 1887, pp. 150-151).Les clans dont l'ensemble forme la tribu des lévites s'approprient chez le peuple hébreu les fonctions sacerdotales (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 158).
B. − P. ext., rare et littér. Prêtre, clerc ou séminariste. Il faut (...) que votre jeune lévite obtienne d'abord de son évêque la permission d'entrer dans un séminaire autre que celui de son diocèse (Hugo, Corresp.,1821, p. 338).Ah! l'église sait choisir ses lévites, quel joli secrétaire d'ambassade il fera! (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 23).Le jour où l'Église a condamné ses lévites au célibat, elle a créé dans l'humanité un ordre de passions étranges, maladives, impossibles à satisfaire (Sand, Mllede La Quintinie,1863, p. 315).
P. métaph. C'est un bel inconvénient pour M. de Vigny de ne pouvoir, à aucun instant, se séparer de cette poésie dont il fut un des premiers lévites, et dont il est apparu hier aux yeux de tous comme le pontife fidèle, inaltérable (Sainte-Beuve, Portr. littér., t. 3, 1844-64, p. 405).
Prononc. et Orth. : [levit]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « membre de la tribu de Lévi, voué au service du Temple » (Rois, éd. E.-R. Curtius, p. 198 [II Chron. 24, 5]); 2. 1690 p. ext. « prêtre, clerc » (Fur.). Empr. au lat. de la Vulgatelevita, levites, et celui-ci au gr. des Septante λ ε υ ι ́ τ η ς, dér. au moyen du suff. -ι ́ τ η ς (-ite*) de Λ ε υ ι ́ « Lévi » (hébr. Lēvī ) pour traduire l'hébr. lēvī « lévite ». Au sens 2, empr. au lat. chrét. levita « (chez les chrétiens) clerc de rang inférieur, diacre » (Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér. : 132.

LÉVITE2, subst. fém.

LÉVITE2, subst. fém.
A. − Robe longue, simple et ample, portée pendant la seconde moitié du xviiiesiècle. La révolution commença, et les modes eurent leurs saturnales; on rencontra dans le même salon (...) les femmes en lévite, en pierrot, en caraco, en robe à queue (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 278).Une troisième (...) indignée de (...) voir des robes si courtes, revêtit par contradiction une longue lévite; mais les mauvais plaisants diront qu'elle était de gaze (Mussetds Le Temps,1831, p. 23).En entrant dans la première salle [chez MmeCagliostro], chaque femme était obligée de quitter sa bouffante (...) et de vêtir une lévite blanche avec une ceinture de couleur (Nerval, Illuminés,1852, p. 384).
B. − Redingote d'homme ample et descendant jusqu'à mi-mollet. Les portières battent, les valets de pied balourds, en longues lévites, sautent de leurs sièges (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 282).Avant chaque repas, un clergyman âgé (...) se levait, rempli de bonhomie à la fois et de dignité dans sa lévite noire (Bourget, Ét. angl.,1888, p. 152).Il était si laid, vêtu d'une grande lévite grise, d'où sortait la frange du pantalon jaune (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 127):
De vieux juifs, comme on n'en rencontre qu'à Bydgoszcz, Zlatana ou Milowek, se faufilent le soir entre les livres. On s'étonne de les voir à Paris, vêtus de touloupes qui balayent le sol, le favori roulé, le cheveu huileux, la main tremblante (...). Affairés et rêveurs, ils vont et viennent dans la boue du ghetto, coiffés de petites toques à courte visière, enveloppés, enhaillonnés de longues redingotes aile de corbeau, de lévites funèbres. Fargue, Piéton Paris,1939, p. 101.
Prononc. et Orth. : [levit]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1781 (La Trémoïlle, Les La Trémoïlle, t. 5, p. 168 : Pour le blanchissage et le calandrage des 6 lévites de basin); 1782 (Journ. de Mulot in Mém. Soc. Hist. Paris, XXIX, 88 ds Barb. Misc. 18, 18 : M. de la Montagne [...] nous lut deux chants de poésie, intitulés la Lévite [De la Montagne, La Lévite conquise, poème en deux chants, Amsterdam, Paris, 1782]); 1782 (Genlis, Adèle et Théodore, t. 1, p. 78 : elle n'a pour tout vêtement que sa chemise et une lévite de gaze ou de mousseline). Dér. de lévite1*, en raison de la ressemblance de ce vêtement avec la robe que portaient les lévites dans les pièces de théâtre et sur les tableaux (FEW t. 5, pp. 290-291; Bl.-W.). Cf. angl. Levite (1779 ds Barb. Misc., loc. cit.).

LÉVITER, verbe intrans.

LÉVITER, verbe intrans.
OCCULT. S'élever dans l'espace, s'y mouvoir, s'y maintenir apparemment en dépit des lois de la pesanteur. Au fig. Dans les livres, il cherche la révélation. [...] Tout à coup, grand bonheur, une phrase... un incident... un je ne sais quoi, il y a là quelque chose... Alors il se met à léviter vers ce quelque chose avec le plus qu'il peut de lui-même, parfois s'y accole d'un coup comme le fer à l'aimant (H. Michaux, Lointain intérieur, Difficultés,1930ds Plume, 1963, p. 113).
P. métaph. [En parlant d'une œuvre d'apparence quelque peu déroutante] Échapper au lecteur, à sa compréhension immédiate. Revenons aux Tragédiens [de Jean Desbordes]. Il fallait expliquer pourquoi l'œuvre déconcerte, et pourquoi je lui trouvais au premier contact cet air de léviter, de se maintenir dans une attitude bizarre (Cocteau, Poés. crit. I,1959, p. 125).
Rem. Emploi passif, hapax. Il [le capitaine X] a été lévité après en avoir absorbé de force une certaine dose [d'une drogue] que son piroguier lui fit ingurgiter (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 67).
Prononc. : [levite], (il) lévite [levit]. Étymol. et Hist. 1930 (H. Michaux, loc. cit.). Dér. régr. de lévitation* ou empr. à l'angl. to levitate intrans. « s'élever en raison de sa légèreté » (1673 ds NED), spéc. spirit. (1879, ibid.); trans. « rendre plus léger » (1686, ibid.), spéc. spirit. « soulever par lévitation » (1875, ibid.); formé sur le lat. levitas, -tatis « légèreté » comme to gravitate sur le lat. gravitas, -tatis « lourdeur, pesanteur » (v. gravitation, gravité, graviter).

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·