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Expressions ♦ Graine + de + subst. (désignant une réalisation à venir).Toute graine de tragédie lui est bonne (Musset, ds Revue des Deux Mondes,1832, p. 735).De la graine de cauchemar (Gide, Journal,1934, p. 1196).
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Graine + de +subst. (désignant une pers. et ce qu'on suppose qu'elle deviendra).Silhouette sinistre, qui semblait grandir à mesure qu'elle s'effaçait et montrer, comme dans de la graine de forçat, un avenir de correctionnelle et de cour d'assises (Goncourt, Journal,1862, p. 1099) :4. ... il peut rester collé au mur, avec bienséance, toute une soirée; il regardera les tableaux, il fera danser les délaissées; ses habits sont corrects, il fait nombre, honorablement, comme une potiche sur une étagère. Prenez exemple, mon neveu Anatole, voilà une graine d'académicien.
Taine, Notes Paris,1867, p. 184.
Graine de niais (vx). ,,C'est une chose qui ne peut tromper que les gens simples`` (Ac. 1835, 1878). Les gens qui veulent faire de l'esprit, cette inutilité peu luxueuse, cette graine de niais dont chacun cherche à se nourrir, débitent à ce sujet mille contes absurdes (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 254).♦ (C'est une/de la) mauvaise graine. Ceci, cette personne, ne laisse rien présager de bon pour l'avenir. MmeChantal (...) avait coutume d'émettre cette phrase comme conclusion à toute discussion politique : « Tout cela est de la mauvaise graine pour plus tard » (Maupass., Contes et nouv., t. 2; MllePerle, 1886, p. 628).Mais ce Camille, c'est de la mauvaise graine. − Ah mais non! D'où tiendrait-il cela? Il n'y a que de braves gens dans cette famille, modestes, mais braves (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 52).
♦ (En) prendre de la graine. Tirer une leçon (de quelque chose); se servir d'un exemple (personne, événement) pour en tirer des conséquences et déterminer la conduite à venir. Tu liras ça gamin : vous pourrez tous en prendre de la graine (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 204).Pas maquillées, nettes, proprettes, l'air franc, elles ont fait bonne impression dans les milieux comme il faut, « les ouvrières de France pourraient en prendre de la graine... » (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 227).