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GRAILLON1, subst. masc.

GRAILLON1, subst. masc.
A. − Au plur., vx. Restes d'un repas, autrefois récupérés et revendus. Marchande de graillons. Beaucoup de pauvres gens vivent de graillons (Ac.1835, 1878).P. ext. Déchets de repas. Prendre garde de glisser sur les épluchures et graillons de l'escalier qui monte au bureau de rédaction (Renard, Journal,1893, p. 181).
P. anal. ,,Restes, rognures de marbres tombés des blocs que l'on taille`` (Chabat 1881; ds Littré, DG).
B. − P. anal. Graisse trop chauffée, cuite ou brûlée dégageant une mauvaise odeur. Odeur de graillon; le graillon des eaux de vaisselle. Vous ne devriez pourtant pas avoir le nez si sensible, la belle, dit le cocher, avec votre graillon, vos casseroles à écurer et toutes sortes de saletés à manier (Ségur, Mém. âne,1860, p. 119) :
La chambre de Georgina (...) empestait les parfums vulgaires, la sueur, le renfermé, avec des odeurs de mangeaille et de graillon. Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 175.
P. métaph. Les articles de Théophile Gautier sur la peinture sentent toute la cuisine et, pour ainsi dire, tout le graillon de l'art (Sainte-Beuve, Poisons,1869, p. 34).
P. ext. Cuisine grasse, malpropre. Elle était toujours absorbée au-dessus des graillons... (...). Je lui ai montré ma monnaie... Elle m'a servi des fritures assez pour gaver une famille (Céline, Mort à crédit,1936, p. 255).
C. − P. méton. Fille de cuisine, mauvaise cuisinière. Marie-graillon (pop.). ,,Femme malpropre`` (DG). Il avait, à la grâce de Dieu, aimé des cabotines et des graillons (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 158).
REM.
Graillonneux, -euse, adj.Qui sent le graillon. Odeur graillonneuse d'un établissement. Il s'y ajoute, quand on prend ses repas dans une cuisine (...) un relent graillonneux, qui est peut-être encore plus désobligeant pour l'amour-propre d'un jeune garçon (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 293).
Prononc. et Orth. : [gʀ ɑjɔ ̃]. Warn. 1968 note ,,parfois [gʀa-]``. Le mot est admis ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1642 « restes d'un repas » (Oudin); 1798 « une odeur de viande ou de graisse brûlée » (Ac.). Dér. de l'a. fr. graïllier, graeillier « rôtir sur un gril » (cf. griller, gril); suff. -on1*.
DÉR.
Graillonner, verbe intrans.Prendre le goût, l'odeur du graillon en rissolant. Des roux graillonnaient dans les poêlons, avec une fumée forte de farine brûlée (Zola, Assommoir,1877, p. 561).Il sait qu'ici les grillades graillonnent et que les ragoûts ragoûtent (Queneau, Enf. du limon,1958, p. 59).Cf. graillonner. 1reattest. 1866 (Littré); de graillon1, dés. -er.

GRAILLON2, subst. masc.

GRAILLON2, subst. masc.
Mucosité épaisse que l'on expectore par des raclements de gorge ou une toux rauque. Il parlait avec ces sifflements et graillons embarrassés qu'elle avait remarqués. C'était à peine une respiration. Il semblait s'efforcer d'avaler de l'air à petites gorgées (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 506).
Prononc. : [gʀ ɑjɔ ̃]. Warn. 1968 note ,,parfois [gʀa-]``. Étymol. et Hist. 1808 (Hautel). V. graillon1, d'après l'aspect gras des mucosités expectorées.
STAT. − Graillon1 et 2. Fréq. abs. littér. : 34.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·