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Au fig. Atténuation, affaiblissement d'une idée, d'une pensée, d'un attribut de la personne. Il appréhendait, je le sais, cette exténuation de sa raison, et pourtant, il la dilatait jusqu'à l'angoisse (Abellio, Pacifiques,1946, p. 375).Faire de l'inconnaissable une simple exténuation quantitative du connaissable (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 3):Il faut avouer que cette régression ne peut être que feinte, suggérée par une sorte de torsion, de régression et même de reniement de la conscience claire qui tente de passer à la limite de sa propre exténuation.
Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 83.
♦ Spéc., vx, RHÉT. Figure qui consiste à diminuer, affaiblir l'importance d'une idée. (Quasi-)synon. atténuation, litote.Affirmer que la langue française est inapte à ce jeu [l'understatement], c'est oublier sa haute époque et la richesse d'une rhétorique qui dispose de trois mots : exténuation, litote, tapinose, figures de style qui consistent justement à substituer à la véritable pensée une autre, voisine, mais plus retenue (Morand, Eau sous ponts,1954, p. 104).