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DÉCULOTTÉE, subst. fém.

DÉCULOTTÉE, subst. fém.
A.− Pop. Défaite sévère, défaite d'importance. Attraper, prendre, recevoir, ramasser une déculottée; donner, flanquer, foutre une déculottée. Synon. pop. branlée, dérouillée, raclée, volée.Cf. Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 69, s.v. dérouillée.
B.− ART MILIT. (de la première Guerre mondiale). Nombre important. Synon. chiée.Tu t'rappelles, il avait ouvert son parapluie « et aussitôt les Boches nous envoyaient une déculottée d'obus » (Esn.Poilu1919, p. 201).
Prononc. : [dekylɔte]. Étymol. et Hist. 1. 1906 « correction; défaite cuisante » recevoir une déculottée (ds Chautard, Vie étrange arg., p. 591); 2. 1916, déc. arg. milit. « grand nombre, abondance » une déculottée d'obus (ds Esn. Poilu). Part. passé fém. subst. de déculotter*; pour 2 à rapprocher de chiée*, tinée*; v. aussi Esn. Poilu.

DÉCULOTTER1, verbe trans.

DÉCULOTTER1, verbe trans.
A.− Enlever la culotte ou le pantalon. Le petit a envie de « sier ». Le frère aîné le mène parmi les troncs d'arbres, le déculotte, lui relève la chemise (Renard, Journal,1900, p. 1192).Au cours des rafles les policiers allemands déculottent les hommes pour découvrir les circoncis (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 123):
... et la Mouquette elle-même, qui restait d'ordinaire la bonne camarade de ses galants, s'enrageait après celui-là, le traitait de bon à rien, parlait de le déculotter, pour voir s'il était encore un homme. Zola, Germinal,1885, p. 1426.
Rem. La docum. atteste l'emploi adj. du part. passé. Elle [la République] devrait lui ordonner de venir baiser publiquement le cul de Grévy déculotté sur le seuil de l'Élysée : l'héritier de Napoléon obéirait (Goncourt, Journal, 1879, p. 32).
Emploi pronom. réfl. Et il arriva à Lapoulle un accident, un tel bouleversement d'entrailles, qu'il se déculotta, sans avoir le temps de gagner la haie voisine (Zola, Débâcle,1892, p. 249).Tintin est comme ça (...). Il n'en est pas à se gêner de se déculotter devant les filles, et alors ça, je peux dire que je l'ai vu (Aymé, Jument,1933, p. 238).
P. anal. ou p. métaph. Ils avaient une façon obscène de déculotter leur main, de rabattre leur gant (Sartre, Mur,1939, p. 78).
B.− Au fig. ou p. métaph.
1. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Faire avouer. Toutes mes félicitations, tout de même, au point de vue technique, pour la façon dont vous avez « déculotté » Schmidt (P. Nord, Peloton d'exécution 1944,Paris, Le Livre de poche, 1970, p. 88).
Rem. Lar. Lang. fr. et Quillet 1965 attestent l'emploi pronom. réfl. au sens de ,,dire, révéler ce que l'on voulait tenir caché`` (Lar. Lang. fr.).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose] Révéler publiquement. Est heureux étalant si fort et comme déculottant son bonheur (J. Richepin, Le Cadet,1890, p. 154).Les moins fous se prennent à leur tour, à briser les syntaxes patiemment élaborées par leurs ancêtres, à déculotter les mots habillés par les académies (Morand, Magie noire,1930, p. 55).
Prononc. et Orth. : [dekylɔte], (je) déculotte [dekylɔt]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1739, 28 juill. se déculotter « ôter sa culotte » (De Brosse, L'Italie il y a cent ans, éd. R. Colomb, Paris, 1836, t. 1, p. 158 : Il y a une grande salle au bout de laquelle est une pierre où les banqueroutiers vont se déculotter et frapper à cul nu; au moyen de ce, voilà leurs dettes payées); 1749 déculotté part. passé adj. (d'Argenson, Mém., III, 248, Bibl. elz. ds R. Hist. litt. Fr. t. 9, p. 476); 2. mil. xxes. se déculotter « révéler ce qu'on voulait tenir caché » (d'apr. Lar. Lang. fr.); [1894 fig. déculotter sa pensée « dire, parler » (Virmaitre, Dict. arg. fin-de-s., p. 82)]; 3. 1972 pop. « perdre son assurance au moment d'agir » (Lar. Lang. fr.). Dér. de culotte*; préf. dé-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 30.

DÉCULOTTER2, verbe trans.

DÉCULOTTER2, verbe trans.
Déculotter une pipe. Gratter la couche noirâtre qui se forme dans le fourneau d'une pipe.
Rem. Attesté par Lar. encyclop., Quillet 1965, Rob., Lar. Lang. fr.
P. métaph. Me reconnaîtras-tu? J'ai une barbe qui me tient toute la figure et l'Asie Mineure vient de me reculotter la peau. Constantinople va me la déculotter, mais j'espère que la Grèce me la reculottera (Flaub., Corresp.,1850, p. 110).
Prononc. et Orth. Cf. déculotter1. Étymol. et Hist. : 1850 « retirer le dépôt formé dans le foyer d'une pipe » ici fig. (Flaub., loc. cit.). Dér. de culotter* (une pipe); préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 1.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·