a) Qui est hors du lit, levé ou non couché. Synon. sur pied, éveillé.Te trouver encore debout et nous attendant, à près de minuit (Hugo, Lettres fiancée,1821, p. 69).Déjà debout? Tu es tombée du lit? (Camus, Cas intéress.,1955, 1ertemps, 3etabl., p. 629):13. ... une telle fièvre de tête que je ne puis l'attribuer qu'à l'effet du sommeil ou de la chaleur de la nuit, d'autant plus que toute cette tristesse se dissipe quand je suis debout. Depuis quatre jours, je reste au lit et je perds deux ou trois heures à réfléchir et à me livrer à un découragement vraiment fou.
Constant, Journaux intimes,1805, p. 194.
14. Je jure que, si je savais que cette nuit encore je ferai ce rêve, au lieu de me coucher et de m'endormir je m'enfuirais de ma maison. Je marcherais jusqu'à l'aurore, et je ne tomberais pas de fatigue, car la peur me tiendrait debout, tout suant et tout courant.
Renard, Journal,1896, p. 348.
− En partic. [En parlant d'un convalescent] Rétabli. Anton. alité.Me voilà debout (...) mais ne pouvant encore guère lire et point marcher (Lamart., Corresp.,1830, p. 94).
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P. anal. [En parlant d'un animal] :
15. J'apprends qu'il y a dans le nord de la France une croyance pleine de poésie parmi les paysans. Ils croient que le jour de Noël à minuit les moutons et les bœufs sont tous debout et réveillés dans les étables pendant une heure, sentant que c'est le moment où le Christ est né dans l'étable.
Vigny, Le Journal d'un poète,1847, p. 1264.
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Locutions ♦ Ne pas/plus tenir debout. Avoir fortement sommeil, tomber de sommeil ou de fatigue. Je vais me coucher (...) Je ne tiens plus debout (Bernstein, Secret,1913, III, 2, p. 33).
♦ Dormir (tout) debout. Même sens. Au fig. (Un conte, une histoire, des propos, etc.) à dormir debout. Qui manque de vraisemblance, de sérieux, de logique ou d'intérêt (cf. supra I A 2).Quasi-synon. qui ne tient pas debout.Des raisonnements philosophiques, vagues, rebattus, à dormir debout (Stendhal, Racine et Shakspeare,1823, p. 45).L'histoire n'est qu'une histoire à dormir debout (Renard, Journal,1901, p. 665).
b) Vivant. Alexandre viendra bientôt dans un certain lieu d'où il ne sortira pas debout (Musset, Lorenzaccio,1834, III, 3, p. 186).Ils sont dans la fête de survivre, ils jouissent de la gloire infinie d'être debout (Barbusse, Feu,1916, p. 58):16. Tous les preux étaient morts, mais aucun n'avait fui.
Il reste seul debout, Olivier près de lui;
L'Afrique sur les monts l'entoure et tremble encore.
« Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More;
Tous tes pairs sont couchés dans les eaux des torrents ».
Vigny, Poèmes antiques et modernes,Le Cor, 1837, p. 187.