1. [En parlant d'une relation de pers. à pers.] Croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle... d'une autre personne, qui fait que l'on est incapable d'imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence. Sa droiture m'inspire une confiance absolue. Je crois en elle bien plus qu'en moi (Amiel, Journal intime,1866, p. 522).Je ne te connais pas, tu me fais peur... Tu ris de tout ce que j'aime... Tu mens si bien! ... Tu as tout de moi, sauf ma confiance (Colette, L'Envers du music-hall,1913, p. 87):1. Elle avait confiance en lui et lui inspirait confiance. Avec elle, il désarmait; il ôtait masque et plastron, déposait sa brillante insolence; il était simple, sincère; il avouait ses craintes, ses échecs, ses désirs.
Maurois, La Vie de Disraëli,1927, p. 41.
SYNT. Confiance admirable, aveugle, candide, filiale, fraternelle, ingénue, mutuelle, naïve, profonde, sereine, touchante; une belle, inébranlable, merveilleuse, tendre confiance; la confiance d'un ami, du patron; avoir (ne pas -) confiance en qqn, dans la discrétion, la parole, la signature de qqn; avoir confiance dans son médecin; avoir une confiance absolue, sans bornes, sans limites, sans réserve en qqn; avoir pleine confiance en qqn; avoir toute la confiance de qqn; être l'homme de confiance de la maison; être digne, indigne de confiance; accorder, donner, retirer sa confiance à qqn; donner, inspirer confiance à qqn; gagner, mériter, perdre, trahir, tromper la confiance de qqn; mettre, placer sa confiance dans qqn; abuser de la confiance de qqn; attendre qqn avec confiance; garder confiance en qqn, ds qqn; s'abandonner, parler avec confiance.
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DR. Abus de confiance. Délit de différentes formes relevant du code pénal. Commettre un abus de confiance. Vous avouerez que le procédé est d'une indélicatesse qui frise l'abus de confiance! Et je me demande sincèrement si, après cette trahison, je dois me présenter à nouveau (Druon, Les Grandes familles,t. 1, 1948, p. 116)Rem. L'expr. faire confiance à est ,,née du jargon parlementaire. Dans le bon style, évitez-la. Employez se fier, avoir confiance, s'en remettre, s'en rapporter à... que le tour nouveau a quasi évincés`` (Dupré 1972).
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De confiance. Qui mérite ou appelle la confiance. ♦ Un homme de confiance. Celui à qui l'on confie des charges délicates, des responsabilités. Un domestique, une personne de confiance; être l'homme de confiance de qqn.
♦ Maison de confiance. Titre que se donnent certaines maisons de commerce dont la réputation de sérieux est bien établie et qui désirent impressionner favorablement la clientèle.
♦ Mission, place, poste de confiance. Mission, place, poste qu'on ne donne qu'à des personnes dont on est sûr. J'ai à vous charger d'une mission de confiance (Meilhac, Halévy, La Cigale,1877, II, 16, p. 91).
2. [En parlant d'une relation de soi à soi reposant sur une certaine connaissance de soi] Belle assurance que l'on peut avoir en ses ressources propres ou en sa destinée. Avoir confiance en soi, en ses forces, en son jugement; avoir confiance dans sa destinée, en (dans) son étoile. Je perds l'enthousiasme et la confiance en moi-même, qualité sans laquelle on ne fait rien de bon (Flaubert, Correspondance,1865, p. 175):2. Une génération douillette, sensitive, efféminée se forme ainsi dans le duvet et dans l'abondance, (...) nous nous sentons vaincus d'avance, parce que nous n'avons ni intrépidité, ni énergie, ni confiance en nous ou en Dieu.
Amiel, Journal intime,1866, p. 208.
− Péj. Présomption. Il se prétend auteur et ignore l'orthographe. Quant à l'écriture, n'en parlons pas. Enfin, une confiance en lui-même, une vanité (Estaunié, L'Ascension de M. Baslèvre,1919, p. 34).
− Vieilli, rare. Liberté. Je viens de chez monsieur votre neveu; on m'a dit qu'il était allé chez vous, et j'ai pris la confiance de venir ici (Mérimée, Les Deux héritages,1853, p. 83).