1. [En tant que vêtement d'homme] Pièce du vêtement masculin en tissu léger, souvent porté à même le corps, couvrant le torse, à manches généralement longues, comportant un col et se fermant ordinairement par-devant au moyen de boutons : 3. ... l'usage s'est répandu d'interposer entre la chemise et le tégument soit un tricot de coton ou de laine, soit un gilet de flanelle.
Macaigne, Précis d'hygiène,1911, p. 175.
SYNT. Chemise blanche; chemise amidonnée, empesée, molle; chemise ajustée, bouffante; chemise en (de) batiste, coton, percale, soie, toile, tussor; chemise à jabot; boutons, col, manches, poignets de chemise.
a) En partic., HIST. −
Chemise brune. Partie de l'uniforme des membres du parti national-socialiste allemand. Ils marchent derrière un führer en chemise brune ou un duce en chemise noire (Guéhenno, Journal d'un homme de 40 ans,1934, p. 166).P. méton. Membre de ce parti : 4. Quand mes camarades ont été déportés en Sibérie, j'étais à Vienne; d'autres ont été assassinés à Vienne par les chemises brunes et j'étais à Paris.
S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 70.
− Chemise noire. Partie de l'uniforme des membres du parti fasciste italien (Guéhenno, Journal d'un homme de 40 ans, 1934, p. 166).P. méton. Membre de ce parti. Un ancien combattant (...) que flatterait la perspective d'aller corriger Mussolini et ses chemises noires (J.-R. Bloch, Destin du Siècle,1931, p. 188).
− Chemise rouge. Partie de l'uniforme des volontaires garibaldiens. Jeune garibaldien en chemise rouge (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 23).P. méton. Volontaire garibaldien. Il a été avec les chemises rouges quelque temps. C'est moi qui (...) l'ai engagé dans les troupes papales (Claudel, Le Père humilié,1920, I, 3, p. 503).
b) Expressions −
Être en bras, en manches de chemise. Être sans veste, avec ou sans gilet, en laissant voir les manches de la chemise. Les businessmen américains que l'on voit dans les pullman, en manches de chemise, l'été (G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 158):5. Mais là-bas dans l'immense chantier
Vers le soleil des Hespérides,
En bras de chemise, les charpentiers
Déjà s'agitent.
Rimbaud, Derniers vers,1872, p. 155.
− Être en chemise, en corps de chemise. Être sans veste et sans gilet, en laissant voir le corps de la chemise. Les bûcherons, en corps de chemise, le feutre en arrière pour dégager le front, faisaient leur travail (Pourrat, Gaspard des Montagnes,Le Château des sept portes, 1922, p. 209).
−
Être en pans de chemise (rare). En chemise et sans pantalon : 6. En pans de chemise et son pantalon des jours à la main, Noël hésitait. Honoré, adossé à la porte, mesurait tout l'avantage qu'il avait sur cet homme presque nu...
Aymé, La Jument verte,1933, p. 298.
2. [En tant que vêtement d'homme et de femme] −
Chemise de nuit. Vêtement de nuit d'un seul tenant, souvent ample, couvrant le torse et les jambes, porté actuellement surtout par les femmes. La chemise de nuit qui l'entourait était plissée en long et bouffait un peu autour d'elle (Flaubert, La 1reÉducation sentimentale, 1845, p. 109):7. Il enfilait sa chemise de nuit, sortie de sous un coussin, une chemise classique, comme toutes les chemises de nuit d'homme, brodée de rouge.
Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 284.
Rem. On rencontre ds la docum. la var. plus rare chemise de lit. Il était malade, en chemise de lit et un cataplasme de papier gris sur la poitrine (Giono, Le Grand troupeau, 1931, p. 14).
−
Chemise américaine. Sous-vêtement de tricot à manches longues ou courtes. Le docteur (...) se dandinant autour de la caverne avec sa chemise américaine (E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, p. 407).Rem. Se dit auj. surtout pour un sous-vêtement de femme (cf. Pt Rob. et Davau-Cohen 1972).