CANAPÉ, subst. masc.

CANAPÉ, subst. masc.
A.− Siège à dossier, pourvu d'accoudoirs, où plusieurs personnes peuvent s'asseoir, pouvant aussi servir de lit de repos pour une personne. Canapé de cuir, de velours; canapé circulaire; se coucher, s'étendre sur un canapé :
1. Nous passâmes une heure ensemble, assis sur le même canapé, dans une grande pièce de la villa où il [Roosevelt] s'était installé. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 79.
P. métaph. Un roc qu'on appelle le Canapé (E. et J. de Goncourt, Journal, 1860, p. 806); des canapés d'herbes (Hugo, Les Chansons des rues et des bois,1865, p. 54):
2. Parfois je m'étendais au creux d'un canapé de roches, capitonné de mousses dorées... A. Arnoux, Écoute s'il pleut,1923, p. 36.
P. ext.
1. HIST. Le canapé des doctrinaires, la faction du canapé. ,,Sous la Restauration, (...) nom que l'on donnait aux doctrinaires, à cause que l'on disait qu'ils formaient une coterie si peu nombreuse qu'elle tenait sur un canapé`` (Littré).
2. Groupe très restreint de personnes soucieuses de demeurer entre elles. Un canapé d'hommes d'esprit :
3. Quoiqu'une Revue édifiante et de salon, le Correspondant, et le petit canapé qui la compose, en fasse son affaire [du renom de MmeSwetchine] depuis quelque temps... ils sont encore nombreux en France ceux qui ne savent pas même la première syllabe de ce nom... Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 1, 1863-69, p. 310.
B.− [P. anal. de forme] ART CULIN. Tranche de pain de mie taillée en rectangle, frite ou grillée, dont l'épaisseur et la grandeur varient suivant le mets qu'elle doit supporter. Canapés pour hors-d'œuvre. Canapé d'anchois, de caviar, de foies de raies (Les Gdes heures de la cuis. fr., Grimod de la Reynière, 1838, p. 157); filets de bécasses en canapé (A. Viard, Le Cuisinier royal,1831, p. 246):
4. Il y avait des bêtes encore plus horribles : leur corps était fait d'une tranche de pain grillé comme on en met en canapé sous les pigeons; ... Sartre, La Nausée,1938, p. 82.
Prononc. et Orth. : [kanape]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1648 [date de composition; impr. 1666] « large siège à dossier, où peuvent s'asseoir plusieurs personnes » (Voy. de Monconys, t. II, p. 84 ds Gay); 1787 art culin. (Fér. Crit. : Canapé [...] Petit pain garni de cornichon, d'anchois, etc.). Altération, avec changement de sens, de l'a. fr. conopé « rideau de lit » ca 1180 (Rom. d'Alexandre ds DG) 1508-17 canope (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux. 10510, fo133 rods Gdf.), encore en fr. mod. terme d'hist. anc. au sens de « moustiquaire » (Lar. 20e); l'a. fr. conopé est issu du lat. conopeum, conopium proprement « moustiquaire » d'où « sorte de lit entouré d'une moustiquaire » (Varron, Rust., 2, 10, 8 ds TLL s.v., 346, 30); forme dissimilée canopeia ds Properce, 3, 11, 45 (var.), ibid., 346, 33; lat. médiév. canapeum, xives. (Glossar. Provinc. Lat. ex Cod. reg. 7657 ds Du Cange t. 2, p. 72a). Le lat. est empr. au gr. κ ω ν ω π ε ι ̃ ν « moustiquaire » dér. de κ ω ́ ν ω ψ « moustique ». L'hyp. d'un empr. par l'intermédiaire de l'ital. canapè « sorte de lit » (FEW t. 2, 1, p. 1057b) fait difficulté quant à la chronol., l'ital. étant post. (xviie-xviiies. Salvini ds Batt.) au fr. et lui étant au contraire empr. (DEI). Fréq. abs. littér. : 1 021. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 091, b) 2 071; xxes. : a) 2 339, b) 893. Bbg. Meier (H.). Französisch canapé und cidre. Neueren (Die) Sprachen. 1953, t. 43, pp. 182-185.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·