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PSALMODIE, subst. fém.

PSALMODIE, subst. fém.
A.−
1. Art de réciter ou de chanter (notamment les psaumes) sans inflexion de voix et sur la même note, selon des règles musicales traditionnelles, dans les églises juives et catholiques. Psalmodie grégorienne, polyphonique. Les bénédictines-bernardines de Martin Verga (...) chantent les offices sur une psalmodie grave, plain-chant pur, et toujours à pleine voix (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 581).Enseigner la psalmodie, le maintien, le chant (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 148):
Dans ce chant dit chant grégorien ou plain-chant, il y a pour chaque ton ou mode, une note qui en est le point d'appui ou de repos final et une autre qui est fréquemment répétée et sur laquelle s'établit la psalmodie. Savard, Harm.,t. 1, 1853, p. 34.
2. Manière de parler, de réciter sur un ton monotone, un rythme égal et lent, en ne montrant aucun intérêt pour ce que l'on dit ou répète. M. de Charlus répondit, avec une inflexion de dédain, une affectation de précision et un ton de psalmodie (Proust, Sodome,1922, p. 968).
B.− P. méton.
1. Chant sur un ton de psalmodie dans les liturgies juives ou chrétiennes. Rien ne me parvenait plus des psalmodies liturgiques; la rumeur funèbre allait s'éloignant (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 245).Le faible harmonium émit deux ou trois notes d'attente auxquelles la psalmodie d'une vieille religieuse vint s'appuyer (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 318).
2. P. anal. Chant sur un ton qui ressemble à la psalmodie liturgique, notamment dans des rituels religieux autres que juif ou chrétien. Je distinguai le son des darabouks, des flûtes, des crotales et des criardes psalmodies arabes (Du Camp, Nil,1854, p. 10).La danse cambodgienne (...) débute pourtant d'une façon solennelle par une psalmodie lente et grave (Cuisinier, Danse sacrée,1951, p. 26).
P. métaph. Les vertes habitantes du marécage (...) avaient repris leur psalmodie monotone (Sand, Meunier d'Angib.,1845, p. 37).
Prononc. et Orth. : [psalmɔdi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Déb. xiies. (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 572). Empr. au b. lat. eccl. psalmodia « id. » dep. St Jérôme ds Blaise Lat. chrét., gr. ψ α λ μ ω δ ι ́ α « chant, ou composition de psaumes », d'abord « action de chanter en s'accompagnant de la harpe », de ψ ???? α λ μ ω ̬ δ ο ́ ς « qui chante des psaumes », formé de ψ α λ μ ο ́ ς, v. psaume et ω δ η ́ « chant ». Cf. l'a. fr. salmodie « id. » fin xiies., (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, éd. K. Hofmann, p. 9, 12) − xiiies., v. Gdf. Compl. et T.-L. Fréq. abs. littér. : 62.
DÉR.
Psalmodique, adj.Relatif à la psalmodie, qui tient de la psalmodie. Les pièces de plain-chant se présentent sous trois formes principales : 1. Psalmodique − un nombre indéfini de syllabes sont prononcées sur la même note. Ce sont les Psaumes, les Cantiques, origines du récitatif (Dupré, Manuel accompagn. plain-chant grégor.,s.d., p. 24).Le récitatif [dans le Polyphème de J. Gras] souvent psalmodique n'est point sans quelque monotonie (Dumesnil, Hist. théâtre lyr.,1953, p. 192).Au fig. Monotone. La domestique montra, avec les phrases apprises et le ton psalmodique de ces gens-là, ce qui reste de l'ancien manoir du chevalier sans peur et sans reproche (A. Daudet, N. Roumestan,1881, p. 232).− [psalmɔdik]. − 1reattest. 1771 (Trév.); de psalmodie, suff. -ique*. L'angl. psalmodic « id. » est att. dep. 1749 ds NED.

PSALMODIER, verbe

PSALMODIER, verbe
A.−
1. Chanter, réciter sur un ton de psalmodie dans les églises juives ou chrétiennes.
Empl. trans. Psalmodier l'office. Les répons étaient psalmodiés par les moines présents et les novices (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 126).La manière de réciter, de chanter ou psalmodier le pentateuque varie. La section à lire est plus ou moins étendue (Weill, Judaïsme,1931, p. 85).
Empl. intrans. Psalmodier recto tono. On chantait le Te Deum tout haut, et le reste à voix basse en psalmodiant (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 437).[La cathédrale] était sourdement remplie par le murmure des chanoines qui psalmodiaient à mi-voix (Tharaud, Cruelle Esp.,1937, p. 157).
2. P. anal. Chanter, réciter d'une manière qui ressemble à la psalmodie juive ou chrétienne.
Empl. trans. Psalmodier une phrase du Coran. Cette incantation des Ardennes que l'on psalmodiait, la veille du jour des Rois, en allumant des « brandons » et en parcourant les champs : Taupes et mulots, Sortez de l'enclos (Dévigne, Légend. de Fr.,1942, p. 17):
1. ... le marchand d'habits, portant un fouet, psalmodiait : « Habits, marchand d'habits, ha... bits » avec la même pause entre les deux dernières syllabes d'habits que s'il eût entonné en plain-chant : « Per omnia saecula saeculo... rum » ou : « Requiesca in pa... ce » ... Proust, Prisonn.,1922, p. 118.
Empl. intrans. Environ deux cents bonzes du Cambodge et du Siam (...) vivant là dans les continuelles prières, psalmodiant nuit et jour (Loti, Pèl. Angkor,1912, p. 61).
Part. passé et/ou adj. Pour Meurtre dans la Cathédrale, Vilar remplaça au T.N.P. le chœur parlé du Vieux Colombier par un chœur psalmodié et chanté (Serrière, T.N.P.,1959, p. 131).
B.− P. anal. [Avec une valeur dépréc. plus ou moins marquée selon les cont.] Parler, réciter sur un ton monotone, un rythme égal et lent, en ne montrant aucun intérêt pour ce que l'on dit ou répète.
Empl. trans. Synon. de débiter.Psalmodier les tables de multiplication. Quelques rares gardiens (...) récitent aux voyageurs d'aujourd'hui la leçon qu'ils ont psalmodiée aux voyageurs d'hier (Du Camp, Hollande,1859, p. 111).Et voici Paule, la forte Paule, qui s'écroule, qui psalmodie d'interminables jérémiades (H. Bazin, Mort pt cheval,1949, p. 177):
2. J'ai vu des actrices célèbres s'exprimer par l'entremise du rôle de Phèdre. D'autres le psalmodiaient et le rugissaient. MmeMarie Bell le joue. Elle en découvre toute la naïveté royale. Cocteau, Foyer artistes,1947, p. 171.
Empl. abs. Le président se penchait, les juges faisaient un signe de tête, le président psalmodiait : c'était le jugement (Goncourt, Journal,1853, p. 97).
REM.
Psalmodiement, subst. masc.,hapax. Tout autour, des sortes de psalmodiements qui montent et des saouleries qui s'attendrissent et se lamentent (Goncourt, Journal,1856, p. 288).
Prononc. et Orth. : [psalmɔdje], (il) psalmodie [-di]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1406 (Internele consolacion, éd. A. Pereire, p. 357). Dér. de psalmodie*; dés. -er; cf. le lat. eccl. psalmodiare « id. » déb. ves. ds Blaise Lat. chrét. Fréq. abs. littér. : 174. Bbg. Laurent (P.). Contribution à l'hist. du lex. fr. Romania. 1925, t. 51, p. 43.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·