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EMPRESSER (S'), verbe pronom.

EMPRESSER (S'), verbe pronom.
A.− Littér. S'assembler en foule serrée autour de quelqu'un, autour de quelque chose, par zèle, par affection, par curiosité, avec beaucoup de vivacité. Que le peuple s'empresse à l'Agora! demain, Le sceptre paternel brillera dans ma main (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 232):
1. On voit aussi s'empresser dans ce lieu les enfants morts en entrant à la vie, et qui, transformés en petits anges, semblent être devenus les compagnons du Messie au berceau. Chateaubriand, Les Martyrs,t. 1, 1810, p. 190.
2. ... sur le Ponte Vecchio, à cet endroit précisément où le décor des maisons qui ourlent le haut du pont cède et, tout au milieu du pont, laisse un espace à découvert, je vis la foule s'empresser, se pencher sur le parapet, et des bras s'allonger et des mains tendues désigner, dans l'eau limoneuse du fleuve, un petit objet qui flottait, disparaissait dans un remous, reparaissait, et que le courant emportait. Gide, Les Nouvelles Nourritures,1936, p. 267.
B.− Courant
1. Manifester vivement de l'affection, du respect, de l'intérêt pour quelqu'un ou pour quelque chose par des attentions, des soins attentifs et diligents. S'empresser pour qqn, pour qqc.; s'empresser auprès, autour de qqn. Alors tout le vieux clergé s'empresse auprès de Jésus nouveau-né (P. Leroux, L'Humanité,t. 2, 1840, p. 806).Le groom, officieux, s'empressait : « la voiture de madame... » (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 310):
3. Mais sa fille s'empressait autour de lui avec tant de diligence qu'il se fit soigner, et oublia de se préoccuper du reste. Jouve, Paulina 1880,1925, p. 80.
Spéc. Faire à quelqu'un une cour assidue. Il s'empressait auprès de la chanteuse et lui prodiguait de pesantes galanteries (Rolland, J.-Chr.,Foire, 1908, p. 778).Si je reviens chez les ondins, ils s'empresseront autour de moi, attirés par le goût humain (Giraudoux, Ondine,1939, II, 2, p. 146).
S'empresser + prép. + inf.Montrer un zèle ardent à faire quelque chose.
S'empresser + à + inf.Lorsque Sara fut auprès de nous, nous nous empressâmes tous deux à la louer (Restif de La Bret., M. Nicolas,1796, p. 135).Pendant que la jardinière s'empressait à secourir le vieillard (Mérimée, Colomba,1840, 1, p. 180).
S'empresser + de + inf.Au milieu de domestiques empressés de les servir (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1610).Au bruit des proverbes que l'on doit jouer chez elle, chacun s'empresse de s'offrir (Leclerq, Proverbes dram.,La Répétition d'un proverbe, 1835, p. 364).
2. Se hâter, agir avec précipitation. Je m'empare d'un peignoir et m'empresse vers une roche de granit fin au bord de l'eau (Gide, Retour Tchad,1928, p. 965).
S'empresser + de + inf.Se hâter, en personne montrant un intérêt très vif de faire quelque chose. Sûzel s'empressa d'ouvrir, et Christel se mit à descendre la prairie, Fritz derrière lui (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 47).
Rem. 1. ,,S'empresser, signifiant « témoigner de la presse, de l'ardeur » veut indifféremment à ou de avec l'infinitif suivant; signifiant « se hâter », il veut de`` (Littré). 2. On rencontre ds Littré l'adj. empressant, ante « qui cause de l'empressement ». Le mot est attesté par DG, Lar. 20e, Quillet 1965, Lar. Lang. fr. qui soulignent tous son archaïsme.
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃pʀ εse] ou, p. harmonis. vocalique, [ɑ ̃pʀese]; (je m')empresse [ɑ ̃pʀ εs]. Enq. : /ãpʀes/ (il s')empresse. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1150 « presser, pousser quelqu'un » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 1616); 1609 « s'empresser à » (Fr. de Sales, Introd. à la Vie dévote, IV, 11 ds Gdf.). Dér. de presser*; préf. em-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1 142 (empressant : 22). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 626, b) 1 587; xxes. : a) 1 300, b) 982. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 123.

EMPRESSÉ, ÉE, part. passé et adj.

EMPRESSÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de empresser*.
II.− Adjectif
A.− Très zélé, très attentionné, très prévenant. Il m'aime et se montre pour moi bon, complaisant et empressé (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 267).Se reposer au sein d'une famille empressée, entouré de visages amis (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 159):
1. Ainsi, pour tous les animaux, Cerfs, moutons, coursiers, daims, taureaux, Complaisant, empressé, toujours remplis de zèle, Il vouloit de chacun faire un ami fidèle, Et s'en croyoit aimé parce qu'il les aimoit. Florian, Fables,1792, p. 110.
B.− Pressé, très affairé. Et les chiens, de toutes parts empressés, rallient les éclopés et les traînards (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 299):
2. Un train de trois wagons, conduit par une machine-pilote, venait d'amener de Rouen le chef de cabinet du préfet, le procureur impérial, des ingénieurs et des médecins de la compagnie, tout un flot de personnages effarés et empressés; (...). Une agitation, un énervement extraordinaire régnait dans ce coin de pays perdu, si désert et si muet d'habitude. Zola, La Bête humaine,1890, p. 231.
Emploi subst. Personne empressée. Alban fuit comme la peste ces petits empressés, qui se jettent sur lui quand il arrive (Montherl., Bestiaires,1926, p. 453).
Faire l'empressé (auprès de). Manifester une attention ostensiblement prévenante qui importune parfois; être un ardélion, une mouche du coche. Tous faisaient les empressés auprès des comédiens (T. Gautier, Fracasse,1863, p. 205).
C.− P. méton. [En parlant d'un acte, d'un comportement] Qui manifeste de l'empressement. Faisant raidir sa soutane pendant sa course empressée (Loti, Rom. enf.,1890, p. 75).Toutes les domestiques lui font une cour empressée (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 63).Tu aimes le bordeaux rouge n'est-ce pas? dit-il d'une voix empressée (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 282):
3. Agréez, monsieur le curé, avec mes souvenirs les plus empressés, l'assurance de mes respectueux sentiments. Lamartine. Lamartine, Corresp.,1832, p. 247.
Fréq. abs. littér. : 774. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 813, b) 1 119; xxes. : a) 1 010, b) 536.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·