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AMENDE, subst. fém.

AMENDE, subst. fém.
A.− Peine matérielle.
1. DR., lang. cour. Peine pécuniaire infligée pour une infraction. Amende pénale, payer une amende :
1. Ils [les collecteurs] traînaient en prison les personnes qui tardaient à payer, et ajoutaient une amende à la quote-part, prétendant qu'on méritait punition pour avoir manqué aux ordres sacrés du roi. P. de Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1821-1824, pp. 333-334.
2. Coulon n'avait pas fini : − « Les condamne, en outre, à cinq francs d'amende comme coupables de la contravention relevée par le ministère public ». G. Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 2, 1880, p. 181.
3. La grande majorité des peuples primitifs connaissent deux formes de peines, l'amende et la mort. L'emprisonnement est rare... R.-H. Lowie, Manuel d'anthropologie culturelle,1936, p. 318.
Rem. 1. Syntagmes amende arbitraire, civile, fiscale, ordinaire; amende de fol appel, de procédure; sous peine d'amende; acquitter, condamner à, encourir, frapper de, infliger, mettre à une/l'amende.
Rem. 2. S'emploie except. pour taxe, imposition :
4. L'empereur, chef de la grande famille, pratiquait des recensements plusieurs siècles, dit-on, déjà avant notre ère; il y avait des primes à la population, des amendes sur le célibat. P. Vidal de La Blache, Principes de géographie humaine,1921, p. 60.
Rem. 3. Le sens anc. « restitution, réparation » est encore attesté ds les dict. (Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Quillet 1965).
2. P. ext., lang. cour., fam. Punition légère imposée et consentie par jeu, comme sanction à une infraction, un oubli, etc. :
5. D'ailleurs nous ne parlons jamais de la guerre : c'est défendu pendant les repas. Il est également interdit de parler argot et de s'entretenir du service. Pour toute infraction, il faut verser deux sous d'amende à la cagnotte : c'est notre jeu de tous les jours. R. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 124.
Proverbes
Les battus paient l'amende [en parlant de qqn qui est condamné au lieu d'être dédommagé] :
6. Le loup aussi accuse l'agneau de lui avoir cherché querelle. Bref la force n'a jamais tort et les battus doivent payer l'amende. H.-F. Amiel, Journal intime,1866, p. 66.
Va-t-en battre le prévôt, tu gagneras (ou payeras) double amende [Se disait à qqn de désœuvré].
Rem. Attesté ds J.-F. Rolland, Dict. du mauvais langage, 1813, p. 8 et ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845.
Argot
,,Somme d'argent exigée d'un homme du milieu ou d'une fille, en dédommagement d'une incorrection (s'il s'agit d'un homme), ou d'une rupture (s'il s'agit d'une fille).`` (J. Lacassagne, L'Argot du milieu, 1928).
Rem. Attesté aussi ds Le Breton 1960.
Redevance dont les racketteurs taxent les commerçants :
7. Ces dix dernières années, le sens d'« amende » s'est ... modifié. Les équipes de racket disent « mettre à l'amende » ... taxer un commerçant d'une redevance mensuelle ou hebdomadaire. A. Simonin, Le Petit Simonin illustré,dict. d'usage, 1957, p. 24.
Rem. Attesté aussi ds Le Breton 1960.
B.− Peine morale. Amende honorable.
1. DR. Peine infamante qui, sous l'Ancien Régime, obligeait le coupable à reconnaître publiquement son crime et en demander pardon. Faire amende honorable :
8. Qu'ensuite il fût conduit dans la cour du palais et à l'hôtel Saint-Paul, où, sur des échafauds élevés à cet effet, il répéterait les mêmes paroles; qu'il y restât à genoux jusqu'à ce que des prêtres assistans aient récité les sept psaumes de la pénitence, les litanies, et des prières pour le repos de l'âme de monseigneur d'Orléans. Qu'ensuite il baisât la terre et demandât pardon; que récit de cette amende honorable fût fait dans les lettres royales adressées à toutes les bonnes villes pour y être criées et publiées à son de trompe. P. de Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-1824, p. 85.
9. − Fille bohème, le jour qu'il plaira au roi notre sire, à l'heure de midi, vous serez menée dans un tombereau, en chemise, pieds nus, la corde au cou, devant le grand portail de Notre-Dame, et y ferez amende honorable avec une torche de cire du poids de deux livres à la main, et de là serez menée en place de Grève, où vous serez pendue et étranglée au gibet de la ville... V. Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 367.
Rem. À distinguer : a) l'amende honorable sèche ou simple, moins infamante que l'amende honorable ordinaire, faite à l'audience ou à la Chambre du Conseil; b) l'amende honorable in figuris ou publique, infligée devant le tribunal en présence du public.
P. ext., lang. cour., fam. Aveu public d'une faute dans l'intention de se faire pardonner :
10. Or donc, cette préface est pour prier les personnes qui liront l'ouvrage ci-contre, de ne pas croire, d'après certains passages, que c'est une amende honorable que j'ai faite en le composant : ces passages et les sentimens que je donne à mes personnages sont nécessaires à l'intérêt du roman, comme les incidens et les aventures que l'on a trouvés condamnables dans le vicaire, l'étoient à l'intérêt de ce roman en lui-même. H. de Balzac, Annette et le criminel,t. 1, 1824, p. 13.
11. Je fais ici amende honorable à la mer dont j'avais parlé irrévérencieusement ... T. Gautier, Tras los montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 16.
2. RELIG. (liturg. cath.). Prière, cérémonie de réparation (pour demander pardon à Dieu des blasphèmes, sacrilèges, etc.).
Rem. 1. Attesté ds Lar. 19e-Lar. encyclop., Guérin 1892. 2. Dér. Amendier, subst. masc., arg. de théâtre, vx. Régisseur qui inflige les amendes. Cf. L. Larchey, Dict. hist., étymol. et anecdotique de l'argot parisien, 1873, p. 28 : ,,l'amendier fleuri, comme disent les acteurs en parlant du généreux distributeur d'amendes qui surveille la scène. (Vie parisienne, 1869).``; attesté aussi ds Nouv. Lar. ill.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [amɑ ̃:d]. Fér. 1768 fait observer que la 2esyllabe est longue. 2. Homon. : amande, amende (j', il, verbe amender). 3. Forme graph. : cf. amendement.
Étymol. ET HIST. − 1. 1172-75 « réparation (d'un tort) » (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. Förster, 6290 ds T.-L. : Mes je vos vuel de cest afeire Tel amande et tel enor feire); 2. spéc. 1268-71 « réparation par le paiement d'une somme d'argent » (E. Boileau, Livre des mestiers, le p., I, 31 ds Gdf. Compl. : VI. d. d'amende au mestre). Déverbal de amender* étymol. 2 A a.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 385. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 697, b) 635; xxes. : a) 537, b) 378.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Barr. 1967. − Baudr. Pêches 1827. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bible 1912. − Blanche 1857. − Boiss.8. − Boucher 1835. − Bouillet 1859. − Cap. 1936. − Chabat t. 1 1875. − Comm. t. 1 1837. − Daire 1759. − Dup. 1961. − Dupin-Lab. 1846. − Éd. 1913. − Gottsch. Redens. 1930, p. 425. − Jal 1848. − Kold. 1902. − Lacr. 1963. − Lafon 1963. − Laplatte (C.). Langue judiciaire et langue notariale. Autour des mots : amende et amender. Fr. mod. 1948, t. 16, pp. 89-90. − Larch. 1880 (s.v. amendier). − Lar. comm. 1930. − Lav. Diffic. 1846. − Lavedan 1964. − Le Breton 1960. − Lemeunier 1969. − Lep. 1948. − Le Roux 1752. − Marcel 1938. − Math. 1967. − Pol. 1868. − Prév. 1755. − Réau-Rond. 1951. − Sommer Suppl. 1882. − St-Edme t. 1 1824. − Tournemille (J.). Au jardin des locutions françaises. Vie Lang. 1953, no17, p. 350.

AMENDER, verbe.

AMENDER, verbe.
I.− Emploi trans.
A.− Modifier en vue d'améliorer.
1. [L'obj. désigne une pers. considérée au moral, ou une chose abstr. gén. d'ordre moral] Corriger, réformer. Anton. avilir, détériorer :
1. L'être élevé à la dignité d'homme, au grade d'homme, dans l'échelle des êtres, ne retombe pas, quelles que soient ses fautes, dans la condition des brutes. Dieu n'a pas besoin de cela pour le punir; car ce ne serait pas l'amender, l'élever, le perfectionner, que le punir ainsi; et Dieu n'a pour but, dans toutes ses punitions, que le perfectionnement des êtres. P. Leroux, De l'Humanité,t. 2, 1840, p. 332.
2. Et de même quand, après l'effondrement de la société antique et du régime romain fondé sur la conquête, l'esclavage fut amendé en servage, les serfs aussi furent sur la glèbe objets de quelque propriété individuelle. J. Jaurès, Études socialistes,1901, p. 152.
3. Tandis que cette dernière [l'école classique] cherchait avant tout à amender le coupable en lui faisant expier sa faute, la défense sociale se tourne résolument vers l'avenir et cherche à faire du coupable un homme nouveau délivré de ses tares et de ses instincts antisociaux. Traité de sociologie,t. 2, 1968, p. 219.
Proverbe. Cela n'amendera pas votre marché. Cela n'améliorera pas votre position (Ac. 1798-1932).
2. [L'obj. désigne une chose concr.]
a) AGRIC. [L'obj. désigne le sol, une terre, etc.] Rendre plus fertile, bonifier :
4. Plus loin, on assiste au déblaiement d'une marnière, derrière les arbustes et les rejets de toute essence, sous son manteau d'osmondes, d'aubépines et de houx. On découvre la veine chargée de chaux, précieuse pour amender et réchauffer les terres froides, pour les « réparer ». J. de Pesquidoux, Le Livre de raison,t. 1, 1925, p. VII.
b) MÉD. [L'obj. désigne le symptôme d'une maladie] Diminuer la gravité, le caractère nocif de :
5. Tandis que l'ulcère et les inflammations gastriques sont des maladies à éclipse, dont les signes apparaissent, disparaissent et peuvent être amendés par des thérapeutiques diverses, qui servent ainsi de « tests », le cancer est une maladie progressive, dont les signes radiologiques persistent et augmentent. Ce que la France a apporté à la médecine depuis le début du XXesiècle, 1946, p. 157.
B.− LÉGISL. Faire un amendement* :
6. Le projet est étudié et voté par la chambre qui en a été d'abord saisie, puis il va devant l'autre chambre, qui peut l'accepter, le rejeter ou le modifier (l'amender). G. Vedel, Manuel élémentaire de droit constitutionnel,1949, p. 66.
Rem. Noter 2 emplois jur. aujourd'hui hors d'usage. 1. Condamner à l'amende. (Attesté gén. comme vx ds Ac. 1798-1878, Besch. 1845, Lar. 19e, Littré). 2. Réparer, restituer. (Attesté comme vx ds Ac. Compl. 1842, Besch. 1845).
II.− Emploi intrans., vx
A.− [Le suj. désigne une pers.]
1. [Considérée dans sa situation matérielle] Améliorer ses revenus :
7. Son grand-père gagnait trente-cinq sols; son frère gagne quatre francs dix sols; un autre, peintre décorateur qui a quinze ouvriers; tous ont amendé du trois quarts. Quelques-uns, riches, ont perdu. J. Michelet, Journal,juill. 1845, p. 611.
2. [Considérée dans son état de santé physique ou morale] Se porter mieux. Ce malade n'a point amendé depuis la saignée (Ac. 1798-1878).
Rem. Attesté aussi ds Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Quillet 1965.
Proverbe. Jamais cheval ni méchant homme n'amenda pour aller à Rome. On ne se corrige pas en allant en voyage (Ac. 1798-1878).
B.− [Le suj. désigne une denrée, un bien immobilier] Diminuer de prix. Le blé est bien amendé. Cela a fait amender les terres (Ac. 1798). Cela fit amender le vin (Ac. 1835-1878).
Rem. Attesté aussi ds Besch. 1845, Lar. 19e-Nouv. Lar. ill., Littré, Guérin 1892.
III.− Emploi pronom.
A.− [Le suj. désigne une pers. considérée au moral, ou une chose abstr. gén. d'ordre moral] S'améliorer, se corriger. Anton. s'avilir, se détériorer :
8. Alors, elle crevait de fureur. Elle ne s'amendait pas, s'aigrissait, se pervertissait plutôt, tâchait de faire quelque mal. J. Michelet, Journal,appendice, 1860, p. 577.
9. ... Sainte-Beuve a rêvé d'être le régent de notre littérature. La critique était donc pour lui une arme qui corrige, une férule dont il faut donner sur les doigts aux contemporains, pour les forcer à s'amender. É. Zola, Documents littéraires,Études et portraits, 1881, p. 219.
10. ... des femmes abandonnées ou des femmes torturées dans leur ménage, demandant que l'existence leur soit plus clémente, que les débordements de leurs maris s'apaisent, que les vices de leurs enfants s'amendent, que la santé des êtres qu'elles aiment se raffermisse. J.-K. Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 149.
11. Voici un livre qui ne vise point à instituer une réforme. Il n'a pas pour objet de persuader que les choses s'amenderaient si l'on y apportait quelque changement proposé par l'auteur. J. de Gaultier, Le Bovarysme,1902, p. 7.
Proverbe. Mal vit qui ne s'amende. Celui qui ne se corrige pas use mal de la vie (Ac. 1798-1932).
B.− [Le suj. désigne une chose concr.]
1. AGRIC. [Le suj. est le sol, une terre, etc.] Devenir plus fertile, riche. Cette terre s'amendera à force de fumier (Ac. 1835-1932).
2. MÉD. [Le suj. désigne le symptôme d'une maladie] Devenir moins violent :
12. Dans cet intervalle, j'ai eu quelques bons moments et mon état physique et moral s'est un peu amélioré. Le resserrement épigastrique et la disposition hypocondriaque se sont un peu amendés, mais aussi l'expansion et le penchant aux distractions du dehors se sont accrus. Maine de Biran, Journal,1818, p. 106.
13. Les bœufs ont le mufle sec : leur muqueuse pituitaire est violemment congestionnée. Les yeux se gonflent. On note un larmoiement intense. Le jetage apparaît alors muqueux, puis purulent. Puis les symptômes s'amendent et la guérison survient en trois semaines. E. Garcin, Guide vétérinaire,1944, p. 89.
Prononc. : [amɑ ̃de].
Étymol. ET HIST. − 1. 1remoitié xiies. dr. « condamner à payer une amende » (Lois de Guillaume, I, Chevallet ds Gdf. : E qui enfraint la pais le rei, cent solz le amendes). − xvies. (Ouverture du Parlement de la St Remy ds Hug.); 2. 1174 « corriger, mettre la dernière main (obj. inanimé) » (G. de Pont St Maxence, Vie de St Thomas, éd. Hippeau, 5817 ds T.-L. : A Cantorbire fu et fet [lire : fez] et amendez [li romanz]); 1690 agric. (Fur. Amender. [...] cultiver et améliorer les terres en y mettant du fumier, de la marne et autres amendements); A. divers emplois fig. a) xiies. « réparer (un méfait) » (Loh., Ars. 3143 fo18 e ds Gdf. Compl. : Ce qu'ai meffet vorai bien amender); 1160-1170 « expier (ses fautes) » (Wace, Rou, éd. Andresen, II, 1709 d'apr. H.-E. Keller, Étude descriptive sur le vocab. de Wace, Paris, 1953, p. 182a : Muine volt devenir e sa vie muer ..., Mult a fait mal el siecle, mult a a amender); b) 1130-1140 emploi abs. « se perfectionner (moralement) » (Wace, Conception Nostre Dame, éd. Ashford, 606 ibid. p. 233a : Issi cum Marie cresseit, Plus amendot e plus saveit); c) spéc. 1565 « [améliorer son prix (pour l'acheteur)] diminuer de prix » emploi abs., part. passé (E. Pasquier, Recherches, II, 5 ds Hug. : Il fut ordonné par le Bureau que les sergens ... auroient chacun huict sols parisis par jour pour la despense d'eux et de leurs chevaux, jusques à ce que les vivres fussent amendes); d) 1784 dr. « apporter à un projet de texte les modifications nécessaires, de manière à l'améliorer (cont. angl.) » (1784, 6 août, Courr. de l'Europe, Chambre des Pairs ds G. von Proschwitz, Introd. à l'étude du vocab. de Beaumarchais, Stockholm, Almquest et Wiksell, 1956, p. 210 : Le bill [de l'Inde] fu lu clause par clause ... Lord Camelford se leva pour donner son opinion sur cette clause du bill ... Il désiroit donc que cette clause fût amendée), sens qui s'établit définitivement pendant la Révolution; B. p. ext. a) ca 1150 « croître, grandir (d'un enfant) » (Wace, St Nicolas, éd. Ronsjö, 1011 ds H.-E. Keller, op. cit., p. 42a : Deudoné crut et amendat Si cum le tenz avant alat), au sens propre seulement en a. fr.; b) 1155 « réussir (d'une personne) » (Wace, Brut, éd. Arnold, 6637 ds H.-E. Keller, op. cit., p. 152b : Si vus oëz que je ament, A mei venez seürement). − fin xiie-début xiiies. Guyot de Provins, Bible ds Gdf. Compl. Du lat. emendare attesté au sens 2 « corriger, améliorer (obj. inanimé) » dep. Varron, Rust., 1, 4, 4 ds TLL s.v., 464, 45 : haec fundi vitia emendari solent domini scientia et sumptu; à l'emploi 2 A a dep. Nep., Them., 1, 1 ibid., 464, 57 : Themistoclis vitia ineuntis adulescentiae magnis sunt emendata virtutibus; à l'emploi 2 A b fréq. en lat. chrét. : Ambrosiast., In II Cor., 12, 19, ibid., 460, 6 : prodest ei qui corripitur ut amendet. 2 A 2 jur., empr. à l'angl. to amend (emprunté lui-même à l'a. fr. amender) attesté au sens gén. de « corriger » dep. 1220, devenu terme du vocab. parlementaire dep. 1777, Burthe au sens de « to make professed improvements in (a mesure before Parliament) », NED, amend 4; voir Mack. t. 1 1939, p. 113. Le sens 1 est dér. de celui de « punir, châtier » attesté en lat. dep. Tac., Ann., 15, 20, ds RLL s.v., 465, 52 : culpa quam poena tempore prior, emendaro quam peccare posterius est. Changement de préf. très anc.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 83.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bruant 1901. − Canada 1930. − Dup. 1961. − Dupin-Lab. 1846. − Gottsch. Redens 1930, p. 256. − Jud (J.). Zum burgundischen Wortgut des Frankoprovenzalischen. Vox rom. 1937, t. 2, p. 10. − Kold. 1902. − Laf. 1878. − Laf. Suppl. 1878. − Laplatte (C.). L'Amende est un enrichissement! Vie Lang. 1954, no23, pp. 79-80. − Laplatte (C.). Langue judiciaire et langue notariale. Autour des mots : amende et amender. Fr. mod. 1948, t. 16, pp. 89-90. − Lav. Diffic. 1846 (s.v. amende).Le Roux 1752. − Noter-Léc. 1912. − Nysten 1814-20. − Pope 1961 [1952]. − St-Edme t. 1 1824.

AMENDÉ, ÉE, part. passé et adj.

AMENDÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de amender*.
II.− Adjectif
1. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Rendu meilleur, corrigé :
1. − Il faudrait admettre alors, reprit des Hermies, que Johannès est un être amendé, en avance sur les temps, un apôtre que l'esprit saint vivifie. J.-K. Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 184.
2. AGRIC. Rendu fertile (grâce à l'amendement) :
2. Ainsi amendé, un arpent, pourvu qu'on l'entretienne avec soin, diligence, patience, peine et travail, produit au vigneron cent cinquante francs par an, ... P.-L. Courier, Pamphlets politiques,Gazette du village, 1823, p. 180.
3. LÉGISL. Modifié par un amendement :
3. La charte dans sa forme amendée et les lois de 1831 formaient certes une base, à partir de laquelle des progrès vers une démocratie parlementaire complète, avec large droit de vote, auraient pu être pacifiquement réalisés. D.-W.-S. Lidderdale, Le Parlement français,1954, p. 23.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 43.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·